L'immigration clandestine depuis l'Afrique vers les îles Canaries a explosé en 2023. Une situation qui fait craindre l'apparition d'un «Lampedusa espagnol».
Un nombre d'entrées illégales record. Situées à l'ouest des côtes marocaines, les îles Canaries font l'objet d'une arrivée massive et constante de migrants. Sur place, les autorités maritimes sont dépassées.
Présent sur place, Erik Tegnér, directeur de la rédaction Livre Noir, a expliqué à CNEWS la situation particulière de l'île d’El Hierro au sud de l’archipel. «On est effectivement sur 500 migrants toutes les 48 heures et 10.000 migrants par mois, c’est énorme. Ceux qui s’occupent de ces migrants, ce sont des bateaux comme celui qui est derrière moi, qui normalement s’occupe d’aller faire du sauvetage en mer. Aujourd’hui, 90% de leur activité est d’aller chercher les migrants», a-t-il détaillé.
Une fois débarqués sur cette île, les migrants sont pris en charge par la Croix-Rouge avant de rejoindre les centres de rétention saturés qui ne pourront les accueillir que quelques heures.
«Ici, c’est complètement saturé»
«Au bout de 4 jours, ils sont envoyés dans la péninsule, c’est-à-dire à Málaga dans le sud de l’Espagne donc véritablement sur le territoire européen», a poursuivi Erik Tegnér, puis d'ajouter : «Ici, c’est complètement saturé et en raison des accords européens, une répartition de ces migrants est amenée à être faite».
Cet afflux migratoire en nette augmentation du continent africain vers les îles espagnoles a entraîné en 2023 la disparition ou la mort de plus de 6.600 migrants selon les ONG, soit trois fois plus qu’en 2022.
