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Commission d'enquête sur le narcotrafic : «À Marseille, le narcobanditisme agit comme une gangrène», s'alarment les magistrats locaux

Dans le cadre de la commission d’enquête sur le narcotrafic en France, les sénateurs ont interrogé, mardi 5 mars, les magistrats du tribunal judiciaire de Marseille, en proie à une explosion de tous les indicateurs. Leur constat est alarmant.

Ils brossent un portrait de la ville particulièrement inquiétant. La première commission d’enquête menée en France sur les narcotrafics a fait étape cette semaine à Marseille. Et le moins que l'on puisse dire c'est que les premiers témoignages des acteurs judiciaires locaux ont mis en avant un constat alarmant pour la cité phocéenne. 

Interrogé par les sénateurs de la commission, le président du tribunal judiciaire de la ville, Olivier Leurent, a ainsi déclaré que «c’est l’État qui se trouve en situation de vulnérabilité face à des trafiquants qui disposent, eux, d’une force de frappe considérable sur le plan des moyens financiers, humains, technologiques et même législatifs». 

Pour Olivier Leurent, «le narcobanditisme agit ainsi à Marseille comme une sorte de gangrène», il est donc «indispensable de mettre en place un plan Marshall en œuvre pour la lutte contre le narcotrafic».

En 2023, la guerre de la drogue a fait 50 morts dans la ville. Parmi les tueurs ou auteurs de tentative d'homicide, 62% avaient moins de 21 ans. 

«il y a une vraie mexicanisation»

«C’est ce que l’on appelle les jobbeurs, qui viennent de la France entière mais également sur une ville comme Marseille un recrutement très important d’étrangers en situation irrégulière», a expliqué le procureur de la République, Nicolas Bessone.

Comme de nombreux trafiquants de drogue, les jobbeurs terminent leur parcours à la prison des Baumettes. Un centre pénitentiaire où le taux d’occupation est de 188% et où les règlements de compte se poursuivent. 

«Il y a une vraie mexicanisation, une vraie inquiétude. Nous avons eu un assassinat et une tentative d’assassinat il y a une dizaine de jours. Il faudrait que l’on ait des prisons de haute sécurité comme cela existe dans d’autres pays parce que sinon on va être dépassé», a-t-il ajouté. 

Aujourd'hui en France, le trafic de drogue représente plus de 20% de l'activité juridictionnelle. 

La Commission, première dans son genre, a été lancée en octobre dernier et ses premières conclusions sont attendues dès la fin du mois d'avril ou le début du mois de mai 2024. 

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