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A Grenoble, l'e-économie fait vivre des milliers de personnes

Dotée d'une forte concentration de laboratoires de recherche et d'écoles d'ingénieurs, Grenoble a vu naître depuis la fin des années 90 de nombreuses start-up de l'économie virtuelle qui font aujourd'hui vivre des milliers de personnes dans la "Silicon valley" des Alpes[AFP]

Dotée d'une forte concentration de laboratoires de recherche et d'écoles d'ingénieurs, Grenoble a vu naître depuis la fin des années 90 de nombreuses start-up de l'économie virtuelle qui font aujourd'hui vivre des milliers de personnes dans la "Silicon valley" des Alpes.

Industrialisée grâce à l'hydroélectricité au XIXe siècle, Grenoble a pris dès les années 50 le virage de l'informatique. En 1967, Serge Kampf, un ancien de Bull, y a créé Capgemini (services informatiques), devenu un géant mondial.

Aujourd'hui, le secteur des logiciels et de l'informatique emploie plus de 12.000 personnes dans la cuvette grenobloise, avec des grands groupes tels que Hewlett-Packard, Xerox ou Oracle mais aussi une myriade de petites sociétés de services en informatique.

"Il y a un dicton local qui dit: +Grenoble crée la technologie, Paris la vend+", sourit Frédéric Dulac, directeur d'Eolas, société spécialisée dans la construction et l'hébergement de sites internet.

Surfant sur la vague internet depuis le milieu des années 90, Eolas emploie 110 personnes à Grenoble et affiche un taux de croissance avoisinant les 10% par an. "L'internet est un marché qui se développe. Il y en a plus, partout, tous les jours", remarque-t-il.

Dans ce "terreau local fertile en compétences en informatique", la capitale des Alpes françaises a aussi vu émerger quelques "belles réussites" de l'e-commerce, selon les termes de Nicolas Béroud de l'Agence d'études et de promotion de l'Isère (AEPI).

La plus emblématique d'entre elles est sans doute le comparateur de prix en ligne Kelkoo, élaboré par trois ingénieurs de Bull et de l'Institut national de la recherche en informatique et automatique (Inria) fin 1999. Le site a été vendu à l'américain Yahoo! en 2004 pour 475 millions d'euros.

Dans sa lignée, de nombreuses start-up ont vu le jour dans la cuvette: Photoweb (développement de photos numériques), Starzik (téléchargement de musique) ou Made In Design (vente d'objets design).

Créé en 2006, Spartoo.com est un des leaders européens de la vente de chaussures sur internet, avec 1,5 million de paires de chaussures vendues en 2011 et un chiffre d'affaires en hausse de 70% à 100 millions d'euros.

Présent dans 12 pays européens, il vise cette année des ventes entre 140 à 150 millions d'euros. "Grenoble bénéficie d'un bon environnement de travail, d'une place centrale en Europe et d'un bon bassin de personnes qualifiées sur le plan scientifique", explique son fondateur Boris Saragaglia, 30 ans, qui avait conçu l'idée du site à Paris avant de venir s'implanter à Grenoble.

La vallée de l'Isère bénéficie en effet d'un éco-système particulièrement favorable à l'économie numérique, où se côtoient des chercheurs du CEA, de France Télecom ou de Bull, des étudiants d'écoles d'ingénieurs réputées et des cadres de groupes de haute technologie.

L'incubateur public Grenoble Alpes Incubation (GRAIN) et le réseau de capital risque "Grenoble Angels" complètent le tableau en participant au financement des projets. Les Business Angels grenoblois, dont font partie des anciens de Kelkoo, revendiquent ainsi le financement de 70 entreprises depuis 2004, pour un investissement total de 15 millions d'euros.

Le dynamisme du secteur privé permet au bassin d'avoir une très bonne couverture en très haut débit et imprègne la politique des collectivités locales. Trois communes de l'agglomération sont ainsi labellisées communes "5 arobases" pour leur politique en faveur d'internet.

Certaines innovent, comme la ville de Meylan, qui a lancé une application conçue par une entreprise locale qui permet aux usagers de signaler un défaut dans la voirie grâce à leur iPhone.

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