En direct
A suivre

JO 2024 : la participation des athlètes russes et bélarusses toujours en question à un an des Jeux

Une dizaine de fédérations internationales ont suivi les critères imposés par le CIO pour permettre le retour des sportifs russes et bélarusses. [Fabrice COFFRINI / AFP]

A un an de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024, le Comité international olympique ne s'est toujours pas clairement prononcé concernant l'intégration ou l'exclusion des sportifs russes et bélarusses à la compétition.

Les qualifications pour les Jeux olympiques de 2024 battent déjà leur plein dans de nombreuses disciplines, pourtant le sort des athlètes russes et bélarusses au sein de la compétition n'est toujours pas clair.

En février 2022, après l'invasion de l'Ukraine, le Comité international olympique (CIO) avait recommandé leur exclusion immédiate, avant d'imposer aux fédérations internationales une série de critères pour organiser leur retour dans le giron du sport mondial.

Il était question qu'ils concourent sous bannière neutre, «à titre individuel» et à condition qu'ils n'aient pas activement soutenu la guerre en Ukraine ou qu'ils ne soient pas sous contrat avec l'armée ou une agence de sécurité russe. Mais, pour l'heure, les Russes et Bélarusses n'ont toujours aucune garantie de pouvoir participer aux JO 2024, pas plus qu'à ceux de Milan, en 2026.

Le CIO a gagné du temps en mars dernier, en décidant de dissocier leur participation aux prochains Jeux olympiques de leur retour en compétition internationale. Depuis quatre mois, le président de l'organisation, l'Allemand Thomas Bach, répète que le CIO prendra sa décision «en temps voulu, à sa seule discrétion et sans être lié par les résultats des épreuves de qualification olympique».

A un an de la cérémonie d'ouverture de Paris 2024, les invitations pour les Jeux ont été envoyées cette semaine aux comités nationaux olympiques (CNO). Le CIO a convié 203 pays, parmi lesquels la Russie et le Belarus ne figurent pas, sans toutefois considéré que cette exclusion signifie la mise à l'écart des athlètes russes et bélarusses lors de la compétition. A noter que le CNO du Guatemala, suspendu depuis octobre 2022 pour des problèmes d'ingérence politique, n'a pas non plus reçu d'invitation.

En parallèle, une dizaine de fédérations internationales a suivi les critères imposés par le CIO pour permettre le retour des sportifs russes et bélarusses. Parmi elles, l'escrime, le cyclisme, le judo et le taekwondo ont immédiatement autorisé leur retour, même si cela nécessitait quelques ajustements.

Les championnats d'Europe d'escrime ont par exemple dû être organisés en Bulgarie plutôt qu'en Pologne car Varsovie refusait de délivrer des visas aux Russes. De la même manière, les mondiaux de judo et de taekwondo se sont déroulés en l'absence des Ukrainiens, priés par leur gouvernement de boycotter les deux compétitions.

Une présence russe et bélarusse très limitée

Les fédérations d'escalade et de gymnastique ont quant à elles prévu de réintégrer les sportifs russes et bélarusses «en 2024», les privant des épreuves qualificatives pour les Jeux organisées en 2022 et 2023 pour ne leur laisser que les derniers tickets, distribués l'an prochain. La natation et l'athlétisme, disciplines reines des Jeux d'été, maintiennent pour l'heure leurs mesures d'exclusion.

Sachant que Russes et Bélarusses sont aussi privés des sports collectifs et des épreuves par équipe, mais aussi que nombre d'athlètes sont sous contrat avec l'armée, leur présence aux JO de Paris s'annonce quoi qu'il en soit très limitée.

Le CIO est tour à tour accusé de se ranger du côté des Russes ou de leur imposer des mesures inacceptables. Pour justifier sa position, le Comité brandit régulièrement l'argument de l'autonomie du sport mondial face aux pressions gouvernementales, ainsi que l'interdiction de discriminer les sportifs sur des critères politiques, rappelée en septembre 2022 par deux rapporteuses spéciales des Nations unies.

Reste que le CIO cultive le flou en ne disant rien des raisons qui pourraient le conduire à accepter ou au contraire interdire la participation des sportifs russes et bélarusses aux Jeux olympiques. Il n'a par exemple jamais lié sa décision à l'évolution de la situation en Ukraine, puisque les sanctions visant les deux pays en raison du conflit (interdiction de leur drapeau, de leur hymne et d'organiser des compétitions sur leur sol) sont distinctes de la question des athlètes.

La pression politique ne fait que croître puisque l'Ukraine menace notamment de boycotter les Jeux en cas de présence russe et pourrait être suivie dans cette démarche par plusieurs de ses voisins de la Baltique. Dans ce contexte, la position de la présidence française pourrait faire la différence, sachant que le pays hôte est en mesure de priver les sportifs russes et bélarusses de visa.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités