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Teddy Riner : «Je m’arrêterai quand je serai dégoûté du judo»

A 33 ans, Teddy Riner a toujours de grandes ambitions. [Icon Sport]

Teddy Riner, blessé et forfait pour les Mondiaux 2022 de judo, s’est confié sur ses objectifs à venir, dont les JO de Paris 2024, mais également sur son envie de poursuivre la compétition malgré l’âge qui commence à se faire sentir.

Ne lui parlez pas de retraite. Teddy Riner a toujours faim. Forfait pour les championnats du monde 2022 en raison d’une blessure à la cheville droite, le meilleur judoka de l’histoire (33 ans) a indiqué, à l’occasion d’une soirée organisée par Decathlon, lors de laquelle il a été nommé capitaine d’une équipe de 33 sportifs sponsorisés par l’équipementier en vue des JO 2024 de Paris, qu’il comptait bien être là dans deux ans pour glaner l’or.

Est-ce inquiétant de se blesser à votre âge ?

Non parce que vous, journalistes, vous êtes derrière. Mais moi toute ma carrière, j’ai caché des blessures. Il y en a plein que vous n’avez pas sues. Aujourd’hui, celle-ci est flagrante parce que j’ai dû déclarer forfait pour un championnat du monde. Toute ma carrière, je suis monté tout le temps blessé pratiquement sur les compétitions car mon sport est traumatisant. Aujourd’hui, je ne prends pas de risque à deux ans des Jeux.

Avec le recul, qu'a changé la défaite de l’été dernier dans votre façon de voir les choses ?

Qu’est-ce que tu appelles défaite ? Grâce à cette médaille de bronze, je suis le meilleur judoka de tous les temps. Plus sérieusement, oui, j’aurais voulu avoir l’or mais comme je le répète ce bronze, il a valeur d’or. Je me fais les croisés avant la compétition, je reviens avec deux médailles (or par équipe, bronze en individuel). Oui, je vous ai habitués à l’or mais ce n’est pas toujours possible. Mais je suis très fier car je fais plaisir à ma famille et je fais taire mes détracteurs.

J'ai toujours ce kif de monter sur le tatami

Comment vont s’articuler les deux prochaines saisons ?

Ça va être comme la dernière saison. Aller m’entraîner à l’étranger, aller affronter les meilleurs judokas de la planète. Monter sur quelques compétitions qui montrent qu’on est toujours là. Et surtout être prêt pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

Qu’est-ce que ça représentera ces JO à Paris ?

De pouvoir vivre ça à Paris, en France, sans décalage horaire, devant la famille… Ça va être phénoménal. C’est un rêve que tout sportif veut vivre.

Serait-ce une défaite s’il n’y a pas l’or à Paris en 2024 ?

Monter sur le podium, ce serait une grande fierté déjà. La carrière que j’ai réalisée, elle est magnifique. Je ne peux rien envier à personne. Je vais y aller pour l’or mais si je reviens avec une médaille autre que ce métal, je ne ferai pas la fine bouche. Mais je suis un gourmand, un grand gourmand et je sais ce que je veux évidemment.

La grande question : est-ce qu’à votre âge vous avez toujours le kif, le plaisir ?

C’est exactement ça, j’ai toujours ce kif de monter sur le tatami. C’est pour ça que je dis : «2024, oui !» mais si je kiffe encore comme ça, ça peut aller très loin ensuite. Comment savoir quand s’arrêter ? Est-ce qu’il faut s’arrêter quand on kiffe et qu’on est meilleur ? Non, je ne crois pas. Je m’arrêterai quand je serai dégoûté du judo et lassé. Quand je vois comment je suis face aux meilleurs, ça me donne l’envie de poursuivre évidemment.

Vous avez été nommé capitaine d’une équipe par Decathlon. Qu’est-ce que cela représente de choisir cet équipementier ?

Dans mon discours, les Jeux, c’est les Jeux. On est à Paris. Donc mon équipementier ne pouvait pas être autre chose que Decathlon. Toutes les nations se mettent en avant et mettent leur produit en avant. Pourquoi on ne le ferait pas ?

Comment allez-vous gérer les sollicitations à l’approche des Jeux ?

Vous allez me trouver vache les journalistes. Les Jeux, je veux les réussir. S’il faut que je coupe les sollicitations presse, je le ferai. Il ne faut pas passer à côté. Tu passes à côté, tu te fais exploser. Il faut tout anticiper.

Serez-vous sur le village olympique du coup ?

Je viendrai un jour ou deux. Et je pense que j’irai de chez moi, à la compétition. Parce que je sais que l’univers des Jeux, c’est une spirale. Je dormirai chez moi. Tout mon staff le sait. Avec ma famille, tranquille. Ca fait longtemps que je l’ai mis en place. A Rio, impossible de dormir. Je décide de prendre un taxi et rentrer à l’hôtel de ma famille. Au moment, où j’entre dans la chambre, je vois ma femme et mon fils, j’ai dormi comme un bébé. Le lendemain, la voiture m’attendait, je fais champion olympique. La famille, le lien, le socle, c’est important. A Paris, je le mettrai en place. Je viendrais au début pour voir mais ensuite «Ciao». Et ensuite, si possible, je vis les Jeux !

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