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Estelle Yoka-Mossely, championne olympique de boxe : « Changer les vies grâce au sport »

Estelle Yoka-Mossely affrontera vendredi la Suédoise Lucy Wildherart pour la ceinture mondiale IBO. [Adidas]

Alors que les femmes sont à l’honneur en ce moment, Adidas a présenté les résultats d’une étude sur la pratique du sport féminin et évoqué ses actions concrètes sous le projet « She Breaks barriers » avec comme marraine la boxeuse Estelle Yoka-Mossely, qui combattra d’ailleurs vendredi soir pour une ceinture intercontinentale.

Pour CNews, la championne olympique 2016 revient sur son engagement, elle qui notamment a fondé l’Observatoire Européen du Sport Féminin, organisme visant à encadrer la pratique sportive féminine de haut niveau avec des actions de sensibilisations dédiées aux jeunes générations.

Pouvez-vous nous expliquer votre engagement ?

Avec l’Observatoire Européenne du Sport Féminin, l’objectif est de développer les athlètes qui performent au haut niveau et d’être à leur écoute dans les problématiques qu’elles peuvent rencontrer dans leur ou sur la préparation d’une compétition. Avec « She Breaks Barriers », on veut accompagner les sportives en général. Par exemple, lorsqu’elles font des pauses (maternités) afin qu’elles soient parfaitement encadrées et entourées.

Avez-vous été confronté à ce type de problématique ?

Oui mais je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite. En murissant, en prenant de l’expérience je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de choses qui n'étaient pas normales. Il faut que les choses soient mises en place. Il faut trouver le bon moyen pour accompagner les personnes.

Les médias ont-ils aussi une part de responsabilités ?

Les médias répondent à une demande. Et la demande c’est aussi de voir du sport masculin. Mais il est vrai que les femmes souffrent d’un véritable manque de projection car le sport féminin est sous-médiatisé. (Dans l’étude on apprend que 83% des hommes passent à l'antenne et seulement 17% des femmes sont interviewées).

En parallèle, il y aussi « Boxer les préjugés » …

Là le but est d’aller à la rencontre des jeunes dans les écoles, dans les quartiers. De leur permettre de pratiquer des sports puis d’échanger avec un champion pour découvrir une discipline qu’ils n’auraient pas l’occasion de faire. L’idée, c’est qu’avec le sport on peut changer des vies.

C’est ouvert à tous ?

Complètement. C’est aller à la rencontre des jeunes, leur donner la parole, relever leur façon de voir les choses dans le sport. On donne des pistes, mais on ne veut pas que ce soit un discours « sport féminin », on veut vraiment que ce soit le « sport pour tous ». On ne cherche pas à parler plus aux filles qu’aux garçons, on veut parler à tout le monde qu’il n’y ait aucune différence tout simplement.

Il y a un gros travail à faire en amont, dès le plus jeune âge…

Le constat est que les le sport est beaucoup moins pratiqué par les jeunes filles de banlieue que par celles du centre de Paris (27,4% contre 42,4% selon l’étude dévoilée par Adidas). Elles manquent de modèles féminins et il y a trop de barrières (physiques, mentales, matérielles). Ce sont des choses sur lesquelles il est important de travailler.

Avec votre carrière, vous êtes un modèle pour ses jeunes…

Personne ne me regardait avant 2016. Il a fallu attendre que je sois championne olympique pour qu’on découvre que la boxe c’était aussi pour les femmes. C’est une très bonne chose au final. Alors oui, je pense vraiment que ce sont les champion(ne)s qui feront changer les choses. Et donneront l’envie aux futures générations.

Personne ne me regardait avant 2016

Montrer l’exemple, ça passe par des victoires et notamment le 14 juin…

C’est un très gros combat qui m’attend ! Au départ c’était une ceinture intercontinentale, il y a eu la possibilité pour que ce soit changé en ceinture mondiale, c'est une excellente nouvelle. Et une chance. (Chantelle Cameron, la Britannique championne du monde IBO poids léger, ayant décidé de changer de catégorie, Estelle Yoka-Mossely a décidée de briguer son premier titre mondial face à la Suédois Lucy Wildherart, ndlr).

La préparation s’est bien passée ?

La préparation reste la même par rapport aux autres combats. Elle a duré deux mois et a été assez intense. On a eu des analyses vidéos, on prend une stratégie concrète pour mettre toutes les chances de mon côté.

Cela n’a pas été compliqué entre la reprise, les aller-retours, la vie de maman ?

Il faut le gérer. Ça dépend de chacun. Quand je suis revenu à la compétition après mon accouchement je l’ai bien géré. Je ne suis pas remonté sur le ring tout de suite. Moi ça n’a pas été si dure que ça. La boxe professionnelle est beaucoup plus adaptée à mon rythme que la boxe olympique. Chez les amateurs, c’est beaucoup plus compliqué. Il y a de nombreux déplacements, on dépend de l’équipe de France. Là j’ai mon staff autour de moi. Tout le monde s’adapte à mes besoins.

La campagne « She Breaks Barriers » :

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