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Le Tour de France à la voile se disputera en trimarans en 2015

Daniel Souben et son équipage à bord de Courrier Dunkerque, lors de la dernière étape du Tour de France à la voile 2013, le 27 juillet au large de Marseille [Anne-Christine Poujoulat / AFP/Archives] Daniel Souben et son équipage à bord de Courrier Dunkerque, lors de la dernière étape du Tour de France à la voile 2013, le 27 juillet au large de Marseille [Anne-Christine Poujoulat / AFP/Archives]

Le Tour de France à la voile (TFV) se disputera en 2015 avec des trimarans Diam 24, en remplacement des monocoques M34 objets de nombreuses critiques, a annoncé dimanche à Nice son directeur Jean-Baptiste Durier, confirmant ainsi une rumeur qui courait les pontons.

Le TFV "a besoin d'un nouveau souffle", a déclaré M. Durier au lendemain de la victoire de Daniel Souben et ses équipiers (Courrier Dunkerque 3) dans l'édition 2014, qui n'aura réuni que neuf M34 (10,34 m), une misère.

ASO (Amaury Sport Organisation), qui a racheté l'épreuve en 2012, "a mené pendant plusieurs mois une large consultation auprès d'acteurs du milieu voile" avec "trois objectifs", a expliqué le directeur du TFV.

D'abord choisir un bateau moins cher que le M34 (environ 150.000 euros), ensuite qu'il soit déjà commercialisé et enfin qu'il ait "une existence en dehors" du TFV.

Le Diam 24 "coûte aux environs de 55.000 euros TTC prêt à naviguer, a poursuivi le directeur du TFV, soit trois fois moins cher que le M34", un bateau complexe né de trop de compromis (notamment l'obligation d'être au gabarit routier).

Le Diam 24 permettra "de rassembler un large panel d'équipages, des amateurs à de grands noms de la voile", a souligné M. Durier.

Le petit trimaran, un plan VPLP de 7,25 m mené par des équipages de 3 personnes et construit à Port-la-Forêt (Finistère), est "un support fun, rapide et spectaculaire" qui "permettra de s'assurer plus de proximité avec le public", a-t-il poursuivi.

- 'L'avenir de la voile, c'est le multicoque' -

"Les parcours techniques (régates entre trois bouées, ndlr) alterneront avec de grands +runs+ de plusieurs dizaines de milles".

Plusieurs grands noms de la voile française se sont félicité de cette décision et certains -comme Vincent Riou, vainqueur du Vendée Globe 2003-2004, et François Gabart, qui a remporté l'édition 2012-2013 de cette même course- ne l'avaient d'ailleurs attendue pour acheter un Diam 24 et participer à de premières régates.

Les skippers Michel Desjoyeaux (d) et François Gabart naviguent à bord de leur monocoque "Macif" aux larges de Lorient, le 19 septembre 2013 [ / AFP/Archives]
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Les skippers Michel Desjoyeaux (d) et François Gabart naviguent à bord de leur monocoque "Macif" aux larges de Lorient, le 19 septembre 2013

"L'avenir de la voile (...), c'est le multicoque. J'en suis intimement convaincu", a ainsi affirmé Gabart.

Le TFV, né en 1978, "est une référence dans la voile française en équipage, qui a permis à beaucoup de jeunes d'évoluer vers le haut niveau puis de faire carrière", a pour sa part noté Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe (2000-2001 et 2008-2009). "Le multicoque fait très clairement partie de la culture nautique et technologique française".

Quelques skippers ont toutefois souligné que, contrairement aux monocoques qui l'ont précédé, les Diam 24 ne pourront pas effectuer de grands parcours hauturiers. "Ce sera un Tour différent car nous perdons les offshores", a ainsi relevé Daniel Souben.

"Le choix du multicoque va dans le sens de l'Histoire, de l'évolution de la voile en général", a pour sa part estimé Franck Cammas, le plus titré et le plus polyvalent des marins français. Mais "la disparition des courses de ralliement (...) est un changement majeur car c'était l'une des rares occasions pour les jeunes talents de naviguer au large en équipage".

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