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Roland-Garros : Noah, trente ans déjà

Le Français Yannick Noah, vainqueur à Roland-Garros le 5 juin 1983, après avoir battu le Suédois Mats Wilander. Première victoire d'un Français à Roland-Garros depuis 1946. [Stf / AFP/Archives] Le Français Yannick Noah, vainqueur à Roland-Garros le 5 juin 1983, après avoir battu le Suédois Mats Wilander. Première victoire d'un Français à Roland-Garros depuis 1946. [Stf / AFP/Archives]

Dernier Français à avoir gagné un tournoi du Grand Chelem, Yannick Noah fête cette année le 30e anniversaire de son triomphe à Roland-Garros en 1983: sa succession reste toujours aussi hypothétique.

Trente ans déjà ! "Cà fait tellement loin. Il y a la moitié des gens de la tribune qui sont morts, puis d'autres qui ont pris un coup de vieux terrible", disait Noah au moment de célébrer... le 25e anniversaire de son triomphe, un constat qui ne s'est évidemment pas amélioré avec le temps.

Il y a cinq ans, il avait marqué le coup en refaisant le match sur une péniche avec le Suédois Mats Wilander, battu 6-2, 7-5, 7-6, le 5 juin 1983 en finale, sur un Central sens dessus dessous.

Cette fois, Noah a préféré la discrétion. La faute à un genou amoché lors d'une exhibition à la Réunion en décembre. Mais aussi à cause d'une certaine lassitude de faire le buzz avec un exploit aussi lointain, que le champion reconverti avec succès dans la chanson échangerait bien, à 53 ans, contre un successeur.

L'ennui c'est qu'avec Rafael Nadal dans les parages, il est toujours aussi difficile d'imaginer un Français soulever le trophée des Mousquetaires, malgré deux représentants dans le Top 10, Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet.

Le Français Yannick Noah embrasse son père camerounais Zaccharie,  le 5 juin 1983, sur le cour central de Roland-Garros à Paris après avoir remporté les 23e Internationaux de France [Dominique Faget / AFP/Archives]
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Le Français Yannick Noah embrasse son père camerounais Zaccharie, le 5 juin 1983, sur le cour central de Roland-Garros à Paris après avoir remporté les 23e Internationaux de France
 

On risque donc de se repasser pendant quelques années encore ces images d'un Noah extatique qui, après un dernier retour trop long de Wilander, enjambe le filet pour aller se jeter dans les bras de son père Zacharie.

"On a gagné, on a gagné !", a-t-il lancé à l'infini, les larmes dégoulinantes et les dreadlocks en bataille, avant de partir enlacer son entraîneur de toujours Patrice Hagelauer.

"Il m'a serré dans ses bras pendant un temps qui me paraissait infini. J'étais collé contre lui et sa transpiration. Ce sont des moments complètement inoubliables", raconte l'actuel directeur technique national qui, clin d'oeil du destin, partira à la retraite après le Roland-Garros 2013.

"Les pages ont jauni. Je n'y pense pas souvent, un peu plus en ce moment parce qu'on m'en parle", a dit Noah récemment. "Mais ça restera pour toujours un moment important de ma vie, le moment où je suis rentré dans le coeur des gens."

Il y est entré et il y est resté, au point de devenir la personnalité préférée des Français. En 1983, il a imposé son style rebelle, détonnant et tranchant fortement avec l'image très "Lacoste blanc" en vigueur dans le tennis.

La victoire à Roland-Garros a été suivie d'une fête dans sa maison de Nainville-les-Roches, restée dans les annales avec un boeuf improvisé par Louis Bertignac et Jean-Louis Aubert. Il en a gardé plutôt un mauvais souvenir, celui d'une maison saccagée et "remplie de boue".

Depuis, il a peu parlé de son heure de gloire et n'a conservé dans le sous-sol de sa maison que sa raquette.

A force de voir défiler les finalistes malheureux (Leconte, Pioline deux fois, Clément, Tsonga) on le ramène bien suffisamment à sa condition de dernier vainqueur français en Grand Chelem.

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