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Tennis de table : la France croit en l'avenir

Des pongistes engagés dans les qualifications aux Mondiaux de tennis de table à Paris, le 13 mai 2013 [Jacques Demarthon / AFP] Des pongistes engagés dans les qualifications aux Mondiaux de tennis de table à Paris, le 13 mai 2013 [Jacques Demarthon / AFP]

Depuis une décennie, le tennis de table masculin français ne parvient plus à faire entendre sa voix dans un concert international régenté par les Chinois, mais l'émergence d'une nouvelle génération permet d'espérer bientôt un avenir meilleur.

Les Asiatiques, Japonais et surtout Chinois, dominent le tennis de table mondial depuis les années 50. L'Europe n'a véritablement eu droit de cité que dans les années 90, avec une génération exceptionnelle, celle des Suédois Jan-Ove Waldner et Jorgen Persson, et du Français Jean-Philippe Gatien, sacré champion du monde en 1993.

Les Chinois, qui essaiment dans de nombreux pays, se sont ensuite remis en cause pour remporter six des sept derniers titres mondiaux. Depuis le début du siècle, seul l'Autrichien Werner Schlager s'est immiscé dans le palmarès mondial, en 2003.

"L'Europe n'a pas réussi à renouveler son élite, pendant que la Chine y parvenait comme souvent, explique Gatien, qui a pris sa retraite en 2004. Parce qu'il y a en Chine un volume de joueurs colossal, une concurrence, et parce que le ping est une institution là-bas".

"Ils étaient très en avance sur nous sur la détection des jeunes", souligne aussi Stéphane Hucliez, l'entraîneur actuel de l'équipe de France masculine.

"Les Chinois ont une génération terrible, ajoute-t-il. Chaque fois qu'ils mettent un nouveau joueur sur un pro-Tour, il est déjà prêt à faire des performances".

Les Chinois se préparent au Centre national de Pékin, dont ils n'ouvrent jamais les portes aux étrangers. "On devine comment ils peuvent travailler, mais on ne sait pas vraiment, remarque Hucliez. Ils se remettent en cause en permanence et ils travaillent énormément".

Pour rattraper le retard, Michel Gadal, l'ancien DTN du tennis de table français, qui vient de prendre sa retraite, avait décidé il y a déjà dix ans, d'insister sur la détection, menée aujourd'hui dès l'âge de 4 à 7 ans.

"On va revenir au top"

Les jeunes arrivent mieux formés aux Pôles France de Nantes et de l'Insep. Si bien que la France a retrouvé des couleurs dans les catégories de jeunes, avec depuis cinq ou six ans des titres européens en cadets et juniors, dépassant même l'Allemagne, première nation européenne en seniors.

Champions d'Europe par équipe juniors en 2005, Adrien Mattenet, l'actuel N.1 français, Emmanuel Lebesson et Abdel-Kader Salifou, forment le noyau de l'équipe de France aux Mondiaux qui commencent lundi à Paris par les qualifications.

Avant que Mattenet n'intègre le Top 20 en décembre 2011, la France était restée dix ans sans compter un joueur aussi bien classé depuis la période glorieuse des Gatien, Patrick Chila, Damien Eloi et Christophe Legout, ces deux derniers participant encore cette année aux Mondiaux.

Mattenet est un peu redescendu au classement mondial (27e). Mais, derrière, poussent de jeunes joueurs comme Simon Gauzy, le nouveau champion de France (18 ans), et Quentin Robinot (20 ans), qui sont aux Mondiaux, ou encore Tristan Flore (18 ans) et Alexandre Cassin (14 ans).

"Sur l'échiquier européen, je pense qu'avec cette génération-là on va vite revenir au top, estime Hucliez. Après, sur l'échiquier mondial, les Asiatiques sont durs à aller chercher, mais je ne désespère pas".

"En étant patient, en les laissant s'aguerrir, on aura dans peu de temps quatre à cinq joueurs qui seront dans le top 50", prédit-il.

Un avis partagé par Gatien. "Oui il y a du talent, oui il y a du potentiel et il n'est pas interdit de penser qu'à terme on puisse renouer avec le succès sur les épreuves majeures, comme les Europe, les Monde et les JO", juge-t-il.

"En tout cas, je suis assez optimiste sur la valeur de l'équipe de France dans les années à venir. De là à dire qu'il y aura un champion du monde, c'est extrêmement compliqué", conclut-il.

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