Réalisée en septembre dernier à Lyon, une greffe de larynx a permis à une patiente de 49 ans de recouvrer l'usage de la parole, ont annoncé ce lundi 20 novembre les Hospices civils de Lyon (HCL).
Une réussite synonyme d'espoir. Ce lundi 20 novembre, les Hospices civils de Lyon ont annoncé que la patiente qui a bénéficié de la première greffe de larynx en France a pu recouvrer l'usage de la parole. «Cela me fait bizarre de parler à nouveau», a-t-elle déclaré.
Les Hospices civils de Lyon (HCL) ont souligné l’effort demandé par l’intervention, qui a couronné «dix ans de travail et de recherches», et ont précisé avoir attendu deux mois avant de communiquer pour s'assurer du bon état de santé de la patiente.
Identifiée sous son seul prénom, Karine, la patiente, âgée de 49 ans respirait par trachéotomie depuis une vingtaine d'années, sans pouvoir parler, à cause de complications liées à une intubation après un arrêt cardiaque en 1996.
Opérée les 2 et 3 septembre dernier à Lyon, la femme de 49 ans a pu rapidement prononcer quelques mots avec une voix très faible. Depuis, elle suit des séances de rééducation des cordes vocales, de la déglutition et de la respiration avec une orthophoniste afin de recouvrer toutes ses capacités.
D’après un communiqué publié par les HCL, «l'intervention a duré vingt-sept heures en cumulé (…) du prélèvement jusqu’à la transplantation». Menée sous la direction du professeur Philippe Céruse, chef du service ORL et chirurgie cervico-faciale de l’hôpital de la Croix-Rousse, l’opération aura nécessité «une équipe de dix chirurgiens».
Malgré cette réussite, l'équipe médicale reste prudente. «C'est la patiente qui dira si c'est un succès», a relévé le professeur Céruse, en notant qu'il faudra 12 à 18 mois pour qu'elle retrouve la motricité de son larynx «le temps de la repousse nerveuse».
Seulement trois autres greffes de larynx recensées dans le monde
Selon les Hospices civils de Lyon, il s’agit d’une première en France, et seulement d’une quatrième greffe du larynx référencée à l’échelle mondiale, la première en date remontant à 1998. Réalisée aux États-Unis, elle avait permis à un homme de retrouver l’usage de la parole après avoir perdu ses cordes vocales dans un accident de moto.
Les hôpitaux de Lyon jouissent d’une bonne réputation dans le domaine de la greffe, après avoir déjà abrité la première greffe mondiale d'une main en 1998, et des deux mains, en 2000, réalisées par le professeur Jean-Michel Dubernard, un des pionniers de la transplantation décédé en 2021.