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Les médecins libéraux appelés à fermer leurs cabinets ce vendredi, pour s'opposer à une proposition de loi

Médecins pour demain décrit cette proposition de loi comme «le coup de grâce de l'administratif à la médecine libérale». [Fred TANNEAU / AFP]

L'association Médecins pour demain appelle les praticiens de France à fermer leurs cabinets, ce vendredi 9 juin, pour protester contre une proposition de loi.

Visant à «améliorer l'accès aux soins par l'engagement territorial des professionnels», la proposition de loi portée par le député Frédéric Valletoux (Horizons) n'est pas du goût de tous les praticiens. A l'approche de son examen à l'Assemblée nationale, à partir du 12 juin, l'association Médecins pour demain a appelé à la grève ce vendredi 9 juin.

Le texte, co-signé par près de 200 députés de la majorité, entend «rendre effective la participation obligatoire à la permanence des soins» des établissements de santé, en clarifiant les possibilités pour les Agences régionales de santé (ARS) de recourir à leurs services.

Il propose de simplifier l'exercice des «praticiens diplômés hors de l'UE» (PADHUE) et de s'opposer à l'intérim médical dans certains établissements en début de carrière. Enfin, cette proposition de loi entend renforcer les missions des Conseils territoriaux de santé, et élargir le nombre d'étudiants pouvant signer des «Contrats d'engagement de service public» - avec une allocation mensuelle versée en contrepartie d'un engagement dans un désert médical.

Autant de mesures qui, selon Médecins pour demain, ne feront qu'ajouter des lourdeurs administratives à un secteur déjà surchargé par les procédures. Dans une tribune publiée par Le Monde le 26 mai dernier, l'association décrivait déjà la proposition de loi portée par Frédéric Valletoux comme «le coup de grâce de l'administratif à la médecine libérale».

Un «démantèlement de la médecine libérale»

Voilà pourquoi, l'association encourage les médecins libéraux à «fermer les cabinets» ce vendredi, pour «lutter contre le démantèlement de la médecine libérale». Parmi les mesures défendues dans la proposition de loi, elle dénonce en particulier «l'obligation de s'installer en moins de 4 ans», le préavis de 6 mois imposé avant tout départ et «l'obligation d'adhérer à une Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) et ses protocoles administratifs».

Les membres de Médecins pour demain fustigent «la volonté de coercition des politiques sur la médecine de ville» et rejettent un texte qu'ils jugent «creux et démagogique, faisant une nouvelle fois porter le poids de la carence du système de santé français sur le peu de médecins libéraux qui persistent à vouloir travailler dans cet exercice».

«Nous souhaitons interpeller les politiques au sujet de l’état réanimatoire de la médecine de ville actuellement, écrivent-ils dans un communiqué. Arrêtons d’ajouter de la contrainte à un exercice médical qui en porte déjà beaucoup aujourd’hui ! Pour faire fuir le peu de médecins de ville qui existe encore, on ne pourrait pas mieux s’y prendre [...] La solution est de rendre plus attractif notre métier, et non pas l'inverse».

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