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Déserts médicaux : un «Tour de France» des élus pour tenter de réguler l’installation des médecins

Cette proposition vise à inciter les jeunes médecins à s'installer dans des zones où l'accès aux soins est plus difficile. [JEFF PACHOUD / AFP]

Afin de remédier aux problèmes des déserts médicaux, des députés ont décidé de se lancer dans un Tour de France de ces territoires pour défendre une proposition de loi visant à réguler l’installation des médecins.

Face à la problématique des déserts médicaux, des députés ont décidé de rédiger une proposition de loi visant à réguler l’installation des médecins. «L’objectif est d’interdire aux praticiens de s’installer dans un territoire où il y a suffisamment de médecins, sauf s’il y a un départ en retraite», explique à CNEWS Christophe Marion, député Renaissance de la 3e circonscription du Loir-et-Cher. «Il faut arrêter d’arroser où il pleut, il faut inciter les jeunes à s’installer dans des endroits où il y a un besoin important», a-t-il ajouté. 

Dans cette volonté de «réguler» les installations, la proposition envisage également de mettre en place «un indicateur permettant de définir ce qu’est concrètement un désert médical».

Il s’agit d’une proposition transpartisane, rédigée par 42 députés et signée par 200 élus. «Cela montre que lorsqu’il n’y a pas de caméras, nous pouvons travailler ensemble», juge Christophe Marion. A noter que seul le groupe du Rassemblement national n’a pas été associé à ce travail parlementaire.

Une prise de conscience collective

Afin de faire en sorte que «les territoires s’emparent de cette proposition de loi», les élus ont entamé un «Tour de France» des déserts médicaux. Lors de ces déplacements, des réunions publiques sont organisées afin de «présenter les différents articles de la proposition de loi». «Nous faisons en sorte d’avoir plusieurs députés de différentes sensibilités, afin de montrer que nous sommes tous unis dans ce combat», explique Christophe Marion.

Au-delà des élus, des «représentants locaux» sont invités à intervenir, pour évoquer les maux de leurs territoires. «Nous essayons également de visiter un lieu important, comme une maison médicale par exemple, afin d’être confrontés aux problématiques du lieu où nous nous trouvons».

Une pétition intitulée «Pour en finir avec les déserts médicaux» a également été publiée pour faire en sorte que cette proposition soit inscrite au calendrier parlementaire, ce qui n’est toujours pas le cas.

Un déplacement est notamment organisé ce lundi 27 février du côté de Vierzon, dans le Cher. Un autre est planifié à Lisieux (Calvados) le mercredi 1er mars prochain. Ce «Tour de France» des déserts médicaux devrait durer jusqu’au mois d’avril.

Des professionnels partagés

Cette proposition ne fait toutefois pas l’unanimité chez les praticiens. «Les internes ne souhaitent pas que l’on s’attaque à la liberté d’installation, explique Christophe Marion, ils estiment que ce n’est pas à eux de subir les erreurs politiques faites depuis 30 ans, ce que j’entends totalement».

Du côté des médecins, l’approbation varie «en fonction de l’âge». En effet, «ceux qui se rapprochent de la retraite vont avoir une écoute plus attentive que les jeunes médecins».

Selon les chiffres de l’Observatoire de la Mutualité Française, en 2021, 7,4 millions de personnes vivent dans une commune où l’accès à un médecin généraliste est limité, soit plus d’un dixième de la population. Ces déserts médicaux sont essentiellement concentrés dans le centre et le nord-ouest de la France ainsi que dans certaines communes de la région parisienne (Val-d’Oise et Seine-et-Marne).

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