L’allergie soudaine aux huîtres porte un nom : le SEIPA. Une curiosité scientifique, peu connue du grand public, qui peut se déclarer n’importe quand… Et apparaît principalement après la consommation d’huîtres ou de fruits de mer.
Vous l’avez forcément déjà entendue : cette petite maxime, qui consiste à dire que si vous avez déjà vomi une huître, vous devrez vous en passer pour le reste de votre vie. Un peu exagéré, cet avertissement n’est pas pour autant à prendre à la légère.
Le SEIPA est un épisode allergique d’inflammation intestinale «induite par les protéines alimentaires», comme l’explique l’allergologue Madeleine Epstein à Sciences et Avenir. Il se manifeste par de violentes diarrhées et des vomissements, qui surviennent en moyenne deux heures après l’ingestion.
Chez le nourrisson, il peut rendre totalement intolérant au lait de vache ou à n’importe quelle autre protéine animale. Mais le SEIPA le plus fréquent, chez l’adulte, est déclenché par les huîtres.
Une maladie encore peu connue
Si l’on sait qu’il s’agit d’une réaction immunitaire contre une protéine extérieure, le SEIPA reste méconnu des scientifiques, qui ignorent encore quels en sont les mécanismes. On n’en guérit pas nécessairement, quoiqu’il faille s’exposer à l’aliment contaminant pour le savoir. De plus, certaines personnes touchées peuvent continuer de consommer des huîtres, tant qu’elles sont cuites.
Selon une étude, le pourcentage de la population majeure touchée pour le SEIPA aux Etats-Unis serait minime (0,22%). En 2019, il n’y aurait eu en France que 38 nouveaux cas.
Mais le chiffre serait très loin de la réalité : les personnes touchées ne consultent pas forcément après une crise, et le diagnostic est posé par exclusion d’autres troubles similaires, si les épisodes allergiques sont récurrents.