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Hamon face au défi du rassemblement de la gauche

Tout l’enjeu, pour l’ancien frondeur, sera de faire la synthèse et de mobiliser pour peser face à François Fillon et Marine Le Pen. [© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP}

Après sa victoire à la primaire du PS, l’ancien ministre de l’Education entend unir les forces. Un numéro d’équilibriste qui s’annonce difficile.

L’heure des comptes. Après la victoire de Benoît Hamon à la primaire du PS, la liste des candidats à l’élection présidentielle est à présent au grand complet. A deux mois et demi du premier tour, alors que le scrutin semble plus incertain que jamais, le socialiste entend porter la voix de la gauche. 

Une démarche périlleuse tant le paysage politique est déchiré entre plusieurs lignes. Tout l’enjeu, pour l’ancien frondeur, sera donc de faire la synthèse et de mobiliser pour peser face à François Fillon et Marine Le Pen.

Le défi de l’unité de la gauche

Dès son discours de victoire, Benoît Hamon a donné le ton de sa campagne. Avec un maître mot : la mobilisation d’une famille politique éclatée. «Il faudra rassembler la gauche et les écologistes», a-t-il ainsi avancé. Une invitation directement adressée à Yannick Jadot (EELV) et à Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), tous les deux partis en campagne en solitaires.

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La tache, qui s’annonce difficile pour le frondeur, ne semble pas pour autant l’effrayer. «Benoît Hamon, c’est la déesse Shiva, il va tendre plusieurs mains», voulait ainsi rassurer dimanche l’un de ses proches, le député Christian Paul. Du côté des principaux intéressés, le message semble être bien passé. En effet, hier matin, Yannick Jadot s’est dit prêt à «la grande aventure», tout en demandant au socialiste de s’affranchir du PS. Jean-Luc Mélenchon, de son côté, n’a pas balayé la proposition et a préféré relever chez le gagnant de la primaire «des paroles si proches des nôtres».

Mais, au-delà d’unir la gauche, le principal enjeu pour Benoît Hamon sera de s’imposer dans son propre camp. En effet, porteur d’un courant minoritaire au sein du PS, il garde l’image d’un contestataire de la ligne défendue par le gouvernement. Le député des Yvelines a donc voulu gommer les vieilles rencoeurs en rencontrant dès lundi après-midi Bernard Cazeneuve, à Matignon. L’objectif : enterrer la hache de guerre pour mettre le cap sur l’Elysée.

Une aile droite à convaincre

La principale menace, pour Benoît Hamon, vient des électeurs déçus de Manuel Valls. «Un rapport de force est en train de se jouer», analyse le communiquant Philippe Moreau-Chevrolet. En effet, depuis l’annonce de la victoire du frondeur, plusieurs députés socialistes ont annoncé leur ralliement à Emmanuel Macron, qu’ils jugent plus proche de leur ligne.

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Une fracture idéologique qui pose question sur l’avenir même du parti. En partant chez le fondateur d’En Marche !, ces élus «choisissent de tuer le PS. C’est une décision lourde de sens», estime Philippe Moreau-Chevrolet. Le défi pour Benoît Hamon sera donc de contenir les départs, en négociant avec les sociaux-démocrates. Ces derniers doivent d’ailleurs se réunir ce mardi matin, pour trouver une issue à la crise. De son côté, Manuel Valls se tiendra en retrait et ne sera pas présent à l’investiture officielle de Benoît Hamon ce week-end.

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