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Emmanuel Macron prend son envol

Emmanuel Macron. [ALAIN JOCARD / AFP]

Le passage mouvementé de sa loi à l’Assemblée n’a pas entamé la popularité du patron de Bercy. Il s’impose comme une figure politique de poids.   

 

Il y a un mois presque jour pour jour, il vociférait dans une atmosphère survoltée pour tenter une dernière fois de défendre son projet de loi pour la croissance. Quelques minutes plus tard, Emmanuel Macron allait pourtant devoir se résoudre à voir ce texte passer à la force du 49.3, à défaut de majorité suffisante.

Si l’épisode ne figure probablement pas parmi les meilleurs souvenirs politiques du ministre de l’Economie, il n’a semblé entraver ni son volontarisme ni sa popularité. Pour preuve, le dernier baromètre Ipsos pour Le Point, publié cette semaine, le crédite de 43 % d’opinions favorables, en hausse de 9 points. Quatrième du classement, premier des membres du gouvernement, Emmanuel Macron creuse son sillon.

 

Séduire les élus et les Français

Si le ministre de l’Economie est sorti indemne du passage en force de sa loi, c’est que les Français ont préféré en retenir le contenu, «des mesures économiques présentées comme importantes mais qui ne se traduisaient pas par de nouveaux efforts», note Yves-Marie Cann, directeur chargé de l’opinion à l’institut CSA.

Les débats ont aussi été l’occasion d’afficher son attachement au travail parlementaire, auquel il a participé assidûment, imposant une «méthode Macron» saluée pour sa pédagogie. Enfin, en dégainant le 49.3, Manuel Valls a encaissé les coups à la place du patron de Bercy. Et y a d’ailleurs laissé quelques points de popularité. Depuis, Emmanuel Macron a appuyé sur l’accélérateur.

Quatre jours après l’annonce du 49.3, il promettait déjà de «poursuivre les réformes» dans Le JDD. Ses sorties médiatiques séduisent, jusqu’à son baptême du long format cathodique, la semaine dernière sur France 2. Une prestation dans l’émission Des paroles et des actes qui a en effet convaincu 51 % des téléspectateurs, selon un sondage Harris Interactive.

 

Simple effet de nouveauté ?

Emmanuel Macron deviendrait-il une personnalité politique incontournable ? Pour Yves-Marie Cann, le jeune (37 ans) ministre de l’Economie, inconnu avant son entrée en fonction, «répond à une demande très forte, de la part de la société française, de renouvellement de la classe politique. Mais ce renouveau ne peut durer qu’un temps». Reste donc à savoir si le patron de Bercy saura capitaliser sur cet engouement populaire.

Pour cela, il lui faudra bien sûr des résultats sur le plan économique. Et ceux qui le voient incarner l’avenir de la gauche sont conscients qu’il lui faudra d’abord s’occuper du sien, lui qui ne s’est encore jamais présenté à une élection. Son premier meeting de campagne, en soutien aux candidats socialistes demain dans le Val-de-Marne, pourrait lui en donner le goût.

Même si tel était le cas, il ne faudrait pas s’attendre à des aveux. Car à ceux qui l’interrogent à ce sujet, le ministre répond invariablement qu’il garde la tête à Bercy et au présent.

 

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