En direct
A suivre

Hollande tente de reprendre la main

François Hollande.[ARCHIVES AFP]

Après avoir affiché sa fermeté, avec succès, sur plusieurs dossiers, le président de la République veut continuer sur sa lancée ce soir à Bruxelles. 

 

S’il est toujours en difficulté  dans les sondages (18 % à 22 % de bonnes opinions ce mois-ci), le président François Hollande ne désarme pas et espère capitaliser sur une récente séquence favorable pour rebondir dans l’opinion.

Confronté à de multiples fronts de contestation sociale ces dernières semaines (intermittents, cheminots, contrôleurs aériens, agriculteurs, inspecteurs du permis de conduire…), le chef de l’Etat a refusé de reculer, laissant derrière lui les fausses notes qui ont jalonné les débuts de son quinquennat et ont donné tant de grain à moudre à l’opposition.

 

Une éclaircie en perspective

Cette fermeté affichée lui a permis de marquer des points, notamment face aux cheminots dont la grève, impopulaire auprès des Français, n’a pas empêché l’Assemblée de voter mardi la réforme ferroviaire du gouvernement.

Mais aussi dans la gestion du dossier Alstom, dans lequel le chef de l’Etat s’est montré particulièrement impliqué. Alors qu’il avait déjà bénéficié d’une bonne séquence avec les cérémonies du Débarquement du 6 juin, et que le parcours des Bleus au Brésil redonne le moral aux Français, François Hollande entend capitaliser sur cette bonne passe pour redorer son blason et transformer l’essai lors du sommet européen qui aura lieu ce soir et demain à Bruxelles.

Peut-on pour autant parler de rebond ? Selon le président de l’Institut CSA, Bernard Sananès, «cette séquence peut donner l’impression qu’il y a une amélioration dans la manière de gouverner» mais «il est trop tôt pour parler de rebond, d’autant que l’opinion reste en attente de résultats sur les sujets économiques, notamment sur le front du chômage».

Il faut davantage parler d’un «espoir de stabilisation», estime-t-il, notamment dans le «cœur de l’électorat socialiste», où le doute s’était installé depuis l’échec des municipales et des européennes.

 

Un terrain encore miné

Rien n’est donc gagné pour le chef de l’Etat, dont l’été est encore susceptible d’être gâché par bien d’autres dossiers. A commencer par la situation économique de la France, toujours sur le fil du rasoir : en annonçant mardi une progression de seulement 0,7 % du PIB cette année, l’Insee a douché les espoirs de croissance du gouvernement.

Or, dans ce domaine, François Hollande doit plus que jamais affronter son propre camp, comme en témoignent les avertissements du rapporteur général du Budget à l’Assemblée, Valérie Rabault (PS), mais aussi l’actuelle offensive de «frondeurs» PS, d’écologistes, du Front de gauche et des radicaux de gauche contre le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice).

A cela, on peut ajouter l’accord de rachat d’Alstom, qui pourrait encore aboutir à quelques déconvenues pour l’exécutif, mais surtout le mouvement des intermittents qui menace les festivals d’été en dépit de la concertation lancée par le Premier ministre, Manuel Valls. Sans compter les traditionnels mouvements sociaux qui pourraient faire leur retour à la rentrée.

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités