En direct
A suivre

UMP : des militants en colère, mais qui gardent foi dans le parti

Le siège de l'UMP le 26 mai 2014 à Paris [Thomas Samson / AFP] Le siège de l'UMP le 26 mai 2014 à Paris [Thomas Samson / AFP]

"On en a ras-le-bol. On est furieux". Comme Tony Imbert, des militants de l'UMP dans l'Indre dénoncent "la guerre des chefs" et les soupçons de "malversations" à la tête d'un parti auquel les adhérents restent fidèles "malgré tout".

 

Tony Imbert, 28 ans, raconte à l'AFP qu'il a pris sa carte de l'UMP en 2005. Il estime qu'il "faut remettre à flot le parti". "C'est une situation inacceptable quand on voit la situation de la France, tout le chômage qu'il y a, un président en passe de craquer... On a un boulevard devant nous et ils remettent ça avec la guerre des chefs. Il faut arrêter!"

Il s'indigne "des millions qu'on a demandés aux gens pour le Sarkothon... Et on voit que c'est sans doute des copains de (Jean-François) Copé qui s'en sont mis plein les poches. On nous a pris vraiment pour des idiots", tempête-t-il.

"On en a un peu assez...", commente plus sobrement Nadine Coomans, 74 ans, militante elle aussi depuis 2005. "On reste malgré tout fidèles au parti. On ne lâchera pas l'UMP", souligne-t-elle. "Il faut qu'on puisse ranimer la flamme, trouver une nouvelle ligne de conduite, retrouver notre punch... et la foi".

Jean-Francois Copé et Francois Fillon le 25 janvier 2014 à Paris [Pierre Andrieu / AFP]
Photo
ci-dessus
Jean-Francois Copé et Francois Fillon le 25 janvier 2014 à Paris

Elle aussi s'indigne de la collecte du "Sarkothon" destinée à renflouer les caisses de l'UMP. Elle n'avait pas donné: "je trouvais ça un peu inconvenant. Et Dieu sait si j'aime Nicolas Sarkozy. Je pense qu'il n'était pas au courant (de l'affaire Bygmalion)... Par contre Copé me déçoit énormément, et pourtant j'étais une copéiste acharnée".

M. Imbert ne mâche pas ses mots sur le président sortant de l'UMP: "Sa démission, c'est ce qu'il a fait de mieux en un an et demi. On a été floués par un président qui a pris le parti en otage en se proclamant élu sans attendre le résultat complet du scrutin".

 

- "Bons à lever le drapeau" -

 

L'affaire Bygmalion, "c'est un nouvel épisode désastreux après la guerre des chefs", se lamente Annick Rapin. Adhérente depuis 2007, elle craint que l'UMP "n'explose alors qu'elle avait un boulevard qui s'ouvrait". "Il n'y a plus de place pour les egos des uns et des autres: il faut quelqu'un qui tape sur la table", demande-t-elle. Sur le "Sarkothon", auquel elle a contribué pour 400 euros, elle a aussi l'impression d'avoir été "flouée". "Cela dépasse les bornes. On a craché au bassinet pour sauver l'UMP, et qu'est-ce qu'on a fait avec l'argent ? Aujourd'hui on a besoin de savoir. Il faudra qu'on sache s'il y a eu de l'enrichissement personnel. On n'en sait rien. Cela me choque. Des fausses factures, c'est tout de même grave, même si ça existe sûrement ailleurs", s'indigne-t-elle. "Les militants sont furieux, mais on n'est pas prêts à quitter le navire", assure-t-elle : "la solution ce n'est pas que l'UMP éclate. Il faut faire le ménage".

Michel Brun, militant historique de 73 ans, se dit "extrêmement déçu... et le mot est faible". "Il y a eu une première embrouille pour l'élection du président du mouvement, et on repart!" "Je ne vois pas ce que (François) Fillon fout là-dedans (le triumvirat qui assure l'intérim à la tête de l'UMP) : il a foutu le bordel comme Copé...", poursuit le vieux militant. "Le moral est pas au beau. Nous, on est tout juste bons à lever le drapeau", commente-t-il, en demandant "des comptes sur l'usage de l'argent" collecté pendant le "Sarkothon".

Pour Solange Millet, encartée depuis 1995, "la justice doit faire son boulot". Les dirigeants "se sont débrouillés comme des manches", ajoute-t-elle en se déclarant "toujours une fervente de l'UMP: j'espère que l'UMP se remettra sur les rails, j'espère que Sarko reviendra"...

 

 

 

 

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités