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Solidaires en congrès pour définir sa stratégie et combattre le FN

Manifestation à l'initiative de l'Union syndicale Solidaires, le 15 mai 2014 à Paris [Fred Dufour / AFP/Archives] Manifestation à l'initiative de l'Union syndicale Solidaires, le 15 mai 2014 à Paris [Fred Dufour / AFP/Archives]

L'Union syndicale Solidaires, la plus jeune et la plus radicale des centrales françaises, qui s'est opposée aux réformes du gouvernement, ouvre lundi son 6e Congrès pour définir sa stratégie de développement et tenter de contrer la montée du Front national.

Les quelque 400 congressistes, réunis jusqu'à jeudi à Dunkerque (Nord), se retrouvent une semaine après la percée du parti de Marine Le Pen aux élections européennes, qui a alarmé le syndicat.

"Malheureusement, ce n'était pas une surprise, mais le phénomène est plus important que ce qu'on pouvait craindre", a confié à l'AFP Annick Coupé, déléguée générale de Solidaires.

"Dans la déclaration finale du Congrès, qui donnera les axes de travail pour les mois à venir, cette question sera évidemment centrale", a ajouté la co-fondatrice de Solidaires qui, à 60 ans, va en quitter la direction lors de ce Congrès.

L'explication du vote FN est à chercher dans les "politiques gouvernementales successives" qui ont "aggravé le chômage, les inégalités et la précarité" et "accru la désespérance sociale sur laquelle l’extrême droite, notamment le FN, prospère", explique le syndicat.

"Il y a un mélange de colère et de rejet de ce qui apparaît comme la classe politique classique" dans "un contexte où les gens n'ont plus beaucoup de repères car la politique de François Hollande est quasiment la même que celle de Nicolas Sarkozy", estime Mme Coupé.

Solidaires a contesté la méthodologie d'un sondage Ifop pour l'Humanité selon lequel 27% de ses sympathisants auraient voté pour le FN.

- 'Gagner les luttes' -

Pour faire "reculer durablement" le Front national, il faut, selon Mme Coupé, mener un "travail d'explication, de terrain, de mobilisation, redonner confiance collectivement aux gens pour gagner les luttes", à la fois dans les entreprises, comme à Fralib, et sur les enjeux globaux.

Le syndicat va notamment concentrer ses luttes dans les prochains mois contre le traité transatlantique de libre-échange et le projet de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). "Si on gagne sur ce dossier, cela montrera que la lutte peut payer", relève Mme Coupé.

Or, les mobilisations appelées depuis un an par Solidaires, conjointement avec la CGT, FO et la FSU, contre les réformes du gouvernement - emploi, retraites, pacte de responsabilité - n'ont pas fait le plein.

Mme Coupé attribue les "difficultés" de mobilisation à une "confusion créée par la politique du gouvernement de gauche qui est dans la continuité de celle de la droite" et à la "division syndicale".

Annick Coupé, déléguée générale sortante de Solidaires, le 27 août 2013 à Matignon, à Paris [Bertrand Guay / AFP/Archives]
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Annick Coupé, déléguée générale sortante de Solidaires, le 27 août 2013 à Matignon, à Paris

Solidaires est "en désaccord" avec la CFDT - qui tient également son Congrès cette semaine à Marseille - car elle "est dans une politique d'accompagnement et d'appui au gouvernement", estime Mme Coupé.

La centrale a, en revanche, des convergences avec la CGT; les directions des deux centrales se sont rencontrées en début d'année, mais aucun rapprochement organisationnel entre les deux n'est pas à l'ordre du jour.

Depuis son précédent Congrès de juin 2010 à Villefranche-sur-Saône (Rhône), Solidaires a vu ses effectifs progresser de 10.000 membres. L'Union revendique aujourd'hui 110.000 adhérents.

Au départ coalition de syndicats autonomes (de fonctionnaires notamment) et de syndicats SUD rejoints par de nombreux dissidents de la CFDT, Solidaires est née en 1998.

Avec 3,47% des voix aux dernières élections professionnelles dans le privé, elle arrive en queue de peloton, un résultat qui "reflète (son) implantation dans le secteur privé, où on est présent dans 15% des entreprises de plus 10 salariés", souligne Mme Coupé. L'objectif de la centrale est de se développer dans ce secteur.

Dans la fonction publique, Solidaires a recueilli en 2011 7% des voix, et prépare le prochain scrutin en fin d'année.

Ses bastions sont notamment Sud PPT, Sud rail, Solidaires finances publiques, Sud Santé sociaux.

Le congrès va élire une nouvelle direction. Outre Annick Coupé, d'autres responsables, comme Christian Mahieux, vont quitter la tête du syndicat.

Cécile Gondard-Lalanne (Sud-PTT, 45 ans) et Eric Beynel (Solidaires douanes, 49 ans) sont proposés comme "co-délégués généraux et co-porte-parole" dans le cadre d'un secrétariat national de 12 membres.

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