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Alstom : Montebourg refuse "le fait accompli" d'une vente à GE

Le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg à la sortie du Conseil des ministres le 4 avril 2014 à l'Elysée à Paris  [Lionel Bonaventure / AFP] Le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg à la sortie du Conseil des ministres le 4 avril 2014 à l'Elysée à Paris [Lionel Bonaventure / AFP]

Le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg a indiqué lundi qu'il entendait "refuser le fait accompli" d'une vente de la branche Energie du groupe Alstom à l'Américain General Electric, dont le patron doit être reçu à l'Elysée dans la matinée.

 

Interrogé sur RTL, M. Montebourg a déclaré "refuser qu'Alstom, en trois jours, décide de vendre 75% d'un fleuron national dans le dos de ses salariés, dans le dos du gouvernement, dans le dos de la plupart de ses administrateurs et de ses cadres dirigeants".

"Les entreprise françaises ne sont pas des proies, en revanche nous sommes disponibles pour nouer des alliances qui nous permettent de nous armer dans la mondialisation", a-t-il ajouté, laissant entendre qu'il était favorable à un rapprochement d'Alstom avec l'Allemand Siemens.

"Nous avons multiplié ces derniers jours et ces dernières heures un certain nombre d'initiatives, la première c'est de refuser le fait accompli", a souligné celui qui est également ministre du Redressement productif.

Selon lui, l'offre de GE "pose un problème pour une raison simple, c'est que l'essentiel d'Alstom, 75% de l'entreprise, 65.000 salariés dans le monde vont être dirigés depuis le Connecticut".

"Nous avons dit que cette situation était inacceptable", a rappelé M. Montebourg, n'excluant ni un rachat par l'Etat de la part de Bouygues dans Alstom (environ 29% du capital), ni une éventuelle nationalisation temporaire, toutefois jugée "prématurée".

"Le gouvernement voit qu'il y a des intérêts actionnariaux mais le gouvernement a des intérêts qui sont des intérêts de souveraineté économique", a dit le ministre de l'Economie au sujet notamment des activités d'Alstom dans le nucléaire.

"En fait on a deux solutions pour l'instant, (...) soit on se fait racheter, pour prendre une image qui serait familière aux Français, par Boeing, soit on décide de construire Airbus", a-t-il affirmé.

"Siemens propose de construire deux leaders mondiaux: un Allemand dans l'énergie, et un Français dans le transport", a détaillé M. Montebourg, précisant que la direction du groupe allemand serait également reçue à l'Elysée lundi alors que la cotation du titre Alstom à la Bourse de Paris reste suspendue.

"Nous préférons sortir renforcés avec un leader mondial, champion du Made in France, à partir de ces propositions d'alliances", a-t-il résumé.

Le ministre a évoqué "un marathon de 48 heures pour défendre les intérêts des la France", en référence au délai que le conseil d'administration d'Alstom s'est donné dimanche soir et qui prend fin mercredi matin, avant l'ouverture des marchés, pour se prononcer en faveur de l'une des deux propositions.

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