En direct
A suivre

Manuel Valls arrive à Matignon

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls à l'Elysée à Paris le 26 mars 2014 [Alain Jocard / AFP/Archives]

Après l’échec aux municipales, le chef de l’Etat a choisi l’ex-ministre de l’Intérieur pour prendre la tête d’un «gouvernement de combat». 

 

La réponse n’a pas tardé. Face au revers cinglant subi par la majorité dimanche aux municipales, François Hollande s’est exprimé hier lors d’une allocution télévisée de huit minutes, pour annoncer «une nouvelle étape » dans son quinquennat.

Après une journée d’intenses tractations, le chef de l’Etat a annoncé la nomination de Manuel Valls comme Premier ministre, en remplacement de Jean-Marc Ayrault. Le désormais ex-ministre de l’Intérieur, habitué des passes d’armes ces derniers mois, prendra la tête d’un «gouvernement de combat», une « équipe resserrée », a affirmé le chef de l’Etat.

Se disant « personnellement » concerné par le message « clair » envoyé par les Français aux municipales, le président en a profité pour annoncer un « pacte de solidarité » pour compléter le pacte de responsabilité, une « baisse rapide des cotisations des salariés », ainsi qu’une « diminution des impôt des Français » d’ici à 2017.

 

Valls, le meilleur atout du PS

Jouissant d’une grande popularité, à gauche comme à droite, au sein d’un gouvernement au plus bas dans les sondages, Manuel Valls, 51 ans, tenait la corde depuis des mois pour remplacer Jean-Marc Ayrault. Il caracolait d’ailleurs en tête des préférences des Français pour Matignon (à 31 %, selon un sondage BVA/Le Parisien paru hier), loin devant Martine Aubry (17 %) ou Laurent Fabius (16 %).

Et pour cause, en n’hésitant pas à croiser le fer avec sa collègue de la Justice, Christiane Taubira, sur la réforme pénale, que la droite juge « laxiste », ou en tenant un discours particulièrement ferme sur les Roms, Manuel Valls s’est imposé ces derniers mois comme un personnage incontournable, dont la personnalité combative tranche fortement avec celle de son prédécesseur à Matignon.

Souvent comparé à Nicolas Sarkozy, le nouveau Premier ministre incarne une gauche décomplexée face à la délinquance et débarrassée de toute forme d’angélisme en matière de sécurité. Un profil à même de séduire mais qui risque aussi d’irriter, comme en a témoigné sa baisse de régime dans les sondages lors de la gestion de l’affaire Dieudonné.

 

Un remaniement, et après ?

Bon communicant, Manuel Valls dispose d’atouts majeurs pour relancer l’exécutif. Mais le temps presse. Les européennes de mai approchent à grands pas et les défis sont nombreux.

Sur le terrain économique, tous les indicateurs sont au rouges : le déficit de la France continue de se creuser, la grogne fiscale n’est pas près de s’apaiser et la courbe du chômage est encore loin de l’inversion promise par François Hollande.

Enfin, sur le terrain politique, le nouveau chef du gouvernement devra composer avec une majorité au sein de laquelle plusieurs voix s’élèvent pour demander, encore et encore, un changement de cap.

 

Canfin et Duflot ne veulent pas participer au nouveau gouvernement 

Les socialistes entre stupeur et satisfaction  

 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités