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A Marseille, revers pour le PS devancé par le FN

Le député (PS) Patrick Mennucci, le 8 avril 2013 à Marseille [Anne-Christine Poujoulat / AFP/Archives]

Patrick Mennucci, porteur du rêve de reconquête socialiste à Marseille, a subi un revers cinglant au premier tour, les estimations donnant le PS devancé par le FN de Stéphane Ravier tandis que le sortant Jean-Claude Gaudin (UMP) caracole en tête, selon les premières estimations.

Dans la deuxième ville de France, où le choix du maire revêt une dimension nationale, le "vieux lion" de 74 ans, dont 49 au conseil municipal et 19 dans le fauteuil de maire, obtiendrait 40% des voix, le candidat frontiste de 44 ans 22% et le député socialiste de 58 ans 20%, d'après une estimation Ifop/Sas pour iTélé.

Pape Diouf, 62 ans, qui a dénoncé des "faits de fraude inacceptables" avant la fermeture des bureaux de vote, recueillerait 6% des voix avec sa liste citoyenne, le plaçant en position de fusionner avec d'autres listes. Très critique vis-à-vis de la classe politique locale, il a toutefois refusé jusqu'à présent de se prononcer.

S'immiscant entre les deux favoris, le FN Stéphane Ravier crée la surprise. S'il confirme sa poussée au second tour, il pourrait avoir un poids décisif dans le futur conseil municipal, où ne siégeait jusqu'ici qu'un élu frontiste. M. Gaudin n'a d'ailleurs pas caché sa crainte d'une victoire courte, assortie d'une majorité relative, qui rendrait cette ville de 860.000 habitants difficile à gouverner.

Le score estimé de Jean-Marc Coppola, 53 ans, en lice pour le Front de gauche, n'était pas connu à ce stade tout comme celui de Jacques Soubeyrand, à la tête d'une liste DVG présente dans cinq des huit secteurs, dans l'ombre de l'ancien homme fort du PS Jean-Noël Guérini, qui avait manqué de peu la victoire il y a six ans (47,75%, contre 50,42% pour l'UMP).

Désormais persona non grata au sein de son propre parti, le président du conseil général a été perçu comme jouant un rôle trouble et M. Mennucci l'a accusé d'avoir monté contre lui des "listes de division et de rancoeur". Car si le maire sortant a globalement réussi à réaliser l'union, M. Mennucci faisait face à une foison de listes à gauche, malgré le ralliement des écologistes et des responsables du MoDem. Dans son camp, il avait aussi dû composer avec les exigences de ses rivaux aux primaires, occasionnant un difficile bouclage des listes.

- 'Une campagne indigne' -

A Marseille, où les résultats sont comptabilisés, comme à Paris et Lyon, par secteur, la gauche paraît en difficulté même sur ses terres traditionnelles.

Dans son propre secteur, le 1er, Patrick Mennucci est crédité de 28%, loin derrière l'UMP Dominique Tian (37%), le FN totalisant 14%, selon une estimation Ipsos/Steria.

Dans le 3e, secteur clé, la ministre PS Marie-Arlette Carlotti serait elle aussi distancée (25,3%) par le sortant UMP Bruno Gilles (41,5%).

La campagne a donné lieu à peu de temps forts, se résumant à des attaques virulentes, sans vraiment aborder le fond, faute peut-être de débat. Jean-Claude Gaudin a ainsi refusé de se confronter à ses adversaires avant le premier tour, au grand dam de Patrick Mennucci désireux d'opposer ses propositions au bilan d'un maire jugé "absent et inerte".

Avec pour slogan "La force du changement", le premier édile, offensif, a préféré aux discours programmatiques les diatribes contre le "candidat socialiste gouvernemental", soutenu par "tout l'appareil de l'Etat": François Hollande rêve d'"échapper à la Bérézina électorale des municipales en accrochant le scalp de Gaudin", a inlassablement martelé le sénateur.

"Ils ont mené une campagne électorale indigne de la deuxième ville de France, faite de rumeurs mais pas de programme", a riposté Patrick Mennucci jeudi soir lors d'un tour de la ville. L'accompagnait la magistrate et conseillère régionale EELV Laurence Vichnievsky, sa future première adjointe s'il est élu, signe que "le changement est en marche" pour le député qui a promis la fin du clientélisme, un mal considéré comme endémique dans la ville.

Outre les 303 conseillers d'arrondissement, les 490.000 électeurs marseillais élisaient pour la première fois dimanche les 69 conseillers de la communauté urbaine, depuis 2008 aux mains du PS Eugène Caselli et que l'UMP espère reconquérir. Avec en ligne de mire, la future métropole à l'horizon 2016.

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