En direct
A suivre

François Hollande en opération reconquête

Visite au salon de l'élevage, début octobre. [JEFF PACHOUD / POOL / AFP]

Pour lutter contre l’impopularité, le président revoit sa stratégie de communication. Il mise désormais sur l’improvisation et la proximité.

 

A quelques mois des élections municipales, le président Hollande – qui avait jusqu’ici privilégié une communication plus institutionnelle (avec des conférences de presse à l’Elysée et des déplacements de préférence à l’international) – a décidé de multiplier les visites incognito et d’aller au contact direct des Français.

Si le chef de l’Etat change son fusil d’épaule, c’est parce que la situation est préoccupante. Certes, le chômage a reculé en novembre (de 0,1% pour la catégorie A), laissant penser que l’inversion de la courbe promise par le président de la République est possible. Mais les mouvements de contestation se sont multipliés ces dernières semaines à travers le pays, et l’impopularité du président reste très forte (seuls 24% des Français approuvent son action, un record selon le sondage CSA/Les Echos publié hier).

 

Des visites-surprises et ciblées

L’exercice de séduction s’est répété trois fois cette semaine. Lundi d’abord, avec une visite dans les locaux d’une association parisienne d’aide aux familles. Révélé le soir par iTélé, le déplacement n’est pas resté secret longtemps. Mais l’opération de communication n’en a pas moins été efficace avec la diffusion d’une photo de François Hollande souriant et portant un bébé dans ses bras, et le président de l’association décrivant à l’antenne un chef de l’Etat «sans chichi».

Mercredi, le président a de nouveau créé la surprise en s’invitant à une réunion entre le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et une trentaine d’élus bretons.

Plus tôt, il avait également, selon Europe 1, improvisé, lors d’un colloque à Paris, une discussion informelle avec les céréaliers (qui avaient bloqué la capitale il y a deux semaines contre la nouvelle PAC et l’écotaxe).

 

Une stratégie de longue haleine

En 2012, François Hollande avait fait campagne sur le thème de la «présidence normale» pour trancher avec celle de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Depuis, il avait peu à peu institutionnalisé sa communication, au risque  d’être atteint par le «syndrome de la tour d’ivoire», c’est-à-dire ce sentiment de déconnexion avec la réalité des Français qui s’installe dans l’opinion.

Pour Yves Marie-Cann, directeur en charge du pôle Opinion à l’institut CSA, ces visites surprises lui permettent donc «de jouer la carte de la proximité» et de minimiser «les risques de couacs».

A l’Elysée, on dément toutefois un changement de stratégie et on sous-entend que ce type de visites secrètes a régulièrement lieu depuis le début du quinquennat. D’ailleurs, cette semaine, «il y a eu une autre visite discrète qui n’est pas sortie» dans les médias, confie un conseiller de l’Elysée.

Cela a-t-il un impact ? A long terme, cela peut «renvoyer l’image d’un président proche des Français», estime Yves Marie-Cann, qui écarte en revanche des effets immédiats sur la cote de popularité.

 

Hollande a rencontré des élus bretons mercredi soir

Un rebond grâce au ballon ?

Sapin : Hollande est un "faux gentil" qui sait "trancher"
 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités