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Manuel Valls passe à l’offensive

Manuel Valls.[AFP]

A l’approche des municipales, qui s’annoncent compliquées pour le PS, le ministre de l’Intérieur a été dépêché sur le terrain pour s’attaquer au «sentiment d’abandon» éprouvé, selon lui, par les Français dans certains territoires.

 

Manuel Valls a entamé hier une tournée en se rendant à Forbach, ville minière de Moselle touchée de plein fouet par la crise économique et où le taux de chômage atteint les 14 %. Objectif affiché de l’opération : défendre et faire la promotion de l’action du gouvernement en matière de sécurité.

Venu pour annoncer la création d’une nouvelle Zone de sécurité prioritaire (ZSP) dans cette ville, le ministre a vanté les résultats obtenus dans la soixantaine d’autres zones de ce type déjà créées depuis un an. Il a également affirmé que le président François Hollande avait fait de la sécurité une «priorité».

 

Couper l’herbe sous le pied du FN

Ce n’est pas un hasard si Manuel Valls a choisi de faire de Forbach la première étape de ses déplacements. C’est aussi la ville que veut conquérir le vice-président du Front national, Florian Philippot. La présidente du parti, Marine Le Pen, y avait recueilli 26 % des voix lors du premier tour de la présidentielle de 2012.

Sur place, le ministre de l’Intérieur a toutefois nié avoir lancé une «croisade anti-FN». «On ne répond pas au sentiment d’abandon […] en ciblant une formation politique en particulier», s’est-il défendu.

Il n’empêche que les territoires où le sentiment d’insécurité est en hausse sont aussi ceux où le FN progresse le plus. En les visant, le locataire de la place Beauvau espère donc bel et bien leur couper l’herbe sous le pied.

«C’est l’affolement au Parti socialiste parce qu’il y a une très grande dynamique populaire autour du Front national», a commenté Florian Philippot hier sur BFMTV, alors que le parti frontiste est arrivé largement en tête et que la gauche a subi un sévère échec dimanche lors du premier tour des cantonales partielles de Brignoles (Var).

 

Valls, le meilleur atout du PS

Fort de sa popularité à gauche comme à droite, Manuel Valls est, de fait, le mieux placé pour reconquérir les électeurs déçus. En n’hésitant pas à croiser le fer cet été avec la ministre de la Justice, Christiane Taubira, sur la réforme pénale, que la droite juge «laxiste», ou en tenant récemment un discours particulièrement ferme sur les Roms, le ministre de l’intérieur a montré le visage d’une gauche décomplexée contre la délinquance et débarrassée de toute forme d’angélisme en matière de sécurité.

Souvent comparé à Nicolas Sarkozy, qui était parvenu en 2007 à récupérer les voix du Front national, Manuel Valls retient au moins la méthode de l’ancien président.

«Il faut parler des problèmes, ne pas les nier. Si on n’assume pas le débat, le sentiment d’abandon sera pire», a-t-il confié au Monde en se rendant à Forbach.

 

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