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Optique: Hamon "très réservé" sur la proposition de la Cour des comptes

Benoît Hamon à la Rochelle le 24 août 2013 [Jean-Pierre Muller / AFP/Archives] Benoît Hamon à la Rochelle le 24 août 2013 [Jean-Pierre Muller / AFP/Archives]

Le ministre de l'économie sociale et solidaire Benoît Hamon s'est dit mardi "très réservé" sur la proposition de la Cour des Comptes de cesser le remboursement d'une partie des frais d'optique par la Sécurité Sociale.

Dans un rapport rendu public mardi, la Cour des Comptes suggère de réfléchir à ce que l'assurance maladie se retire de l'optique, déjà peu remboursé et largement pris en charge par les complémentaires santé. En vertu de l'accord interprofessionnel du 11 janvier 2013, tous les employeurs devront proposer une complémentaire santé à leurs salariés avant le 1er janvier 2016.

La suggestion de la Cour des Comptes est avant tout symbolique, l'assurance maladie ne remboursant que 200 millions d'euros au titre des dépenses d'optique, quand les complémentaires les prennent en charge à hauteur de 3,7 milliards d'euros.

"Je suis très réservé sur cette proposition de la Cour des Comptes (...) surtout quand il s'agit systématiquement de serrer la vis. C'est très bien de réduire les dépenses mais il ne faut pas qu'on soit totalement asphyxiés", a déclaré M. Hamon lors d'un point presse au siège social de la coopérative d'opticien-lunetier Optic 2000 à Clamart (Hauts-de-Seine).

"Que la Cour des Comptes se préoccupe de cette question est légitime, c'est son rôle. Mais je ne crois pas que ce soit la priorité de demander le désengagement total de la Sécurité Sociale [sur le remboursement des frais d'optique]", a-t-il également déclaré au cours de la visite de l'atelier.

Le ministre a rappelé que la part des lunettes à charge des particuliers avait diminué de 10% au cours de ces dernières années, passant de 37 à 26%.

La suggestion de la Cour des Comptes est également accueillie peu favorablement par les professionnels du secteur qui mettent en avant le caractère médical de l'optique et pointent le risque d'"exclusion sociale".

"Les gens qui prendront les complémentaires sans soins lunettes ce seront les gens les moins aisés. On tombera vraiment sur une médecine à deux vitesses, ce qui est tout le contraire de l'ensemble des acquis sociaux que les différents gouvernements on pu faire", a déclaré Yves Guénin, secrétaire général du groupe Optic 2000.

Les hôpitaux et les laboratoires d'analyse sont également dans le viseur de la Cour des Comptes qui souhaite endiguer "la spirale de la dette sociale", jugée "anormale et particulièrement dangereuse". Cette année, le déficit du régime général de la Sécu (salariés du privé) devrait ainsi s'élever à 14,3 milliards d'euros, hors fonds de solidarité vieillesse.

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