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Centre : la famille recomposée ?

Jean-Louis Borloo et François Bayrou. [SYLVAIN THOMAS / AFP]

Le mariage de raison qui se profile au centre sera sur toutes les lèvres ce week-end à Poitiers (Vienne) lors de l’université de rentrée de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) présidé par Jean-Louis Borloo.

 

Depuis plusieurs semaines, les signes de rapprochement se sont multipliés entre le député du Nord, traditionnellement allié à l’UMP et donc situé au centre-droit, et le président du Modem, François Bayrou, qui refuse de s’inféoder à la gauche ou à la droite.

«Au sein de l’UDI, il ne manque au fond qu’un partenaire historique : le Modem», a même réaffirmé le président de l’UDI lundi dans Le Figaro, faisant allusion au centre tel qu’il s’était incarné dans l’UDF de Valéry Giscard d’Estaing.

François Bayrou a ouvert la voie aux discussions en affichant son opposition à la politique de François Hollande alors qu’il l’avait soutenu en  2012. Isolé depuis, l’ex-candidat à l’Elysée (9 % des votes en 2012) a donc tout intérêt à saisir la main tendue de l’UDI.

 

Cuisine électorale 

En vue des municipales et des européennes, François Bayrou, qui connaît une traversée du désert depuis 2008, gagnerait à faire alliance avec l’UDI. D’abord, parce que son parti est sorti exsangue des dernières élections. Mais aussi parce que les socialistes l’ont abandonné au milieu du gué. «On a affaire à un PS qui ferme la porte à toutes discussions», affirme le porte-parole du Modem, Yann Wehrling.

Fort de ce rapprochement, le patron du Modem pourrait notamment obtenir des garanties de soutien s’il se lançait dans la conquête de la mairie de Pau, dans son fief béarnais.

En lui ouvrant les bras, Jean-Louis Borloo espère quant à lui faire de l’UDI une formation avec laquelle l’UMP devra compter. «On veut rétablir les deux jambes du centre», confirme le porte-parole de l’UDI, Jacques Vigier.

 

Primaire au centre 

Traditionnellement, le socle électoral du centre oscille entre 10 et 16 %. Or, selon Yves-Marie Cann, directeur en charge des opinions à l’institut CSA, «il y a un potentiel de dynamique du fait de la bonne image» de Jean-Louis Borloo (44 % d’opinions positives) et de François Bayrou (47 %).

En vue de la présidentielle de 2017, le chef de l’UDI a donc émis l’idée, hier sur BFMTV, d’organiser des «primaires du centre/centre droit». Un tel événement pourrait redonner de la visibilité au centre mais aussi permettre à Jean-Louis Borloo de peser dans ses négociations avec son allié UMP.

Pour sceller leur rapprochement, les deux centristes pourraient signer une «charte» d’ici à la fin du mois d’octobre. Pas si simple : «ce ne doit pas être l’un qui mange l’autre », prévient l’eurodéputé Modem, Jean-Luc Bennahmias, qui souligne que «François Bayrou ne regrette pas» d’avoir soutenu François Hollande.

Comme dans tout mariage, des concessions sont à prévoir. 

 

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