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Municipales: Christophe Najdovski, candidat "normal" d'EELV à Paris

Christophe Najdovski le 10 septembre 2010 à Paris [Patrick Kovarik / AFP] Christophe Najdovski le 10 septembre 2010 à Paris [Patrick Kovarik / AFP]

"Discret", "posé": Christophe Najdovski, le candidat d'Europe Ecologie-Les Verts à la mairie de Paris, peu connu du grand public, est pour les uns un "candidat "normal", pour les autres un élu manquant de charisme, qui peine à faire exister la campagne d'EELV à Paris.

Né à Paris le 9 août 1969, M. Najdovski, professeur de sciences économiques et sociales de 1991 à 2007 en banlieue parisienne, a été élu conseiller de Paris en 2001 dans le XIIe arrondissement, et nommé adjoint du maire de Paris Bertrand Delanoë en charge de la Petite enfance en 2008.

"Bertrand Delanoë voulait que ce soit un homme qui occupe cette fonction", explique M. Najdovski, qui avait auparavant présidé le groupe EELV au Conseil de Paris, de 2001 à 2003.

D'origine macédonienne -son père et sa mère ont émigré en France en 1968, devenant l'un ouvrier chez Renault, l'autre concierge- M. Najdovski a adhéré aux Verts en 1993. Il a été choisi par les militants EELV comme candidat à la mairie de Paris en juin, face au maire du IIe Jacques Boutault, et au maire adjoint du XIXe Bernard Jomier. Interrogé peu après sa désignation, M. Najdovski avait dit de lui-même qu'il était un "Parisien comme tous les autres".

"C'est quelqu'un de normal", qui "n'est pas dans la politique politicienne", ce qui ne veut "pas dire qu'il n'a pas des convictions solides", décrit le vice-président de l'Assemblée nationale Denis Baupin, membre comme lui du courant majoritaire d'EELV "Maintenant".

Pour son directeur de campagne Jonathan Sorel, le candidat EELV "a un petit côté force tranquille", et privilégie le travail collectif sur "la posture du sauveur suprême". "Il court, fait du foot, passe du temps dans les bistrots yougoslaves", confie-t-il.

Le quadragénaire au casque argenté est aussi "photogénique", ce qui ne gâche rien.

Marathonien

Christophe Najdovski le 10 septembre 2010 à Paris [Patrick Kovarik / AFP]
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Christophe Najdovski le 10 septembre 2010 à Paris

Sous couvert d'anonymat, beaucoup d'élus écologistes parisiens s'inquiètent cependant de la capacité de leur champion à mener campagne. "C'est quelqu'un qui a du mal à s'affirmer, à tirer les troupes (...) Il est un peu effacé, pas sûr de lui. C'est une personnalité un peu à contre-emploi", résume l'un d'eux.

Un autre souligne que M. Najdovski a été le "seul président de groupe à se faire virer (en 2003, ndlr). On lui a reproché d'être fallot, pas assez pugnace. Il avait les plus grandes difficultés à prendre ses distances par rapport au PS (...) Il a du mal à aller à l'affrontement".

"Le groupe était très divisé. C'était le plus petit dénominateur commun, celui qui faisait le moins d'ombre", corrobore un troisième.

En 2013 comme en 2001, plusieurs estiment que M. Najdovski a été désigné candidat "par défaut". Préféré de justesse au sein de son courant à l'ancien adjoint Yves Contassot, il serait celui le moins susceptible de fâcher le PS, avec qui EELV est allié au gouvernement et à l'Hôtel de Ville.

Conseiller de Paris élu du Parti de gauche, Alexis Corbière note que M. Najdovski s'est toujours rangé du côté du PS pour voter d'importantes subventions aux crèches communautaires, au mépris selon lui de la laïcité.

Les commentateurs ont aussi soupçonné Christophe Najdovski d'être là pour "chauffer la place" en attendant une éventuelle candidature de Cécile Duflot --parachutée à Paris aux législatives de 2012-- ce dont il se défend.

Optimiste, Jean-Vincent Placé pense que M. Najdovski "va se révéler dans cette campagne". "Il faut qu'il montre son côté sportif!", lance le sénateur. Manière de dire que l'élu coureur de marathon doit montrer sa capacité à mouiller le maillot ?

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