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Batho : "Une rigueur qui ne dit pas son nom"

La ministre de l'Ecologie sortante, Delphine Batho, à Paris le 4 juillet 2013 [Thomas Samson / AFP]

Evincée du gouvernement pour son manque de solidarité sur la question du budget 2014, Delphine Batho donnait ce jeudi une conférence de presse à l'Assemblée nationale.

 

Dans un propos d'une dizaine de minutes, l'ancienne ministre de l'Ecologie a tenu a donner sa version de son limogeage. Elle a d'abord énuméré ses engagements militants depuis 20 ans et a souligné : "je n'ai jamais été prise en défaut de loyauté, je n'ai jamais fait la moindre bourde, le moindre couac".

Elle affirmé qu'"en aucun cas" elle n'avait "manqué à la solidarité gouvernementale" en émettant des critiques sur le budget et les coupes dans le volet environnemental. Revenant sur son éviction express, elle a soutenu que mardi matin, "elle n'avait commis ni erreur, ni une faute".

Le budget 2014 "marque un tournant par rapport à la volonté de mener à bien la transition écologique. Je n'ai pas accepté cela en silence", a aussi déclaré Delphine Batho, qui a revendiqué un statut de "lanceuse d'alerte".

 

Un budget qui marque "un tournant"

Incisive, elle a mis en cause Jean-Marc Ayrault qui arbitre seul, selon elle, les budgets "sans discussion directe avec les ministres concernés". "Quelque chose à changé (...) mes demandes budgétaires sont remontées à l'arbitrage du Premier ministre qui procède aux arbitrages sans discussion directe avec les ministres concernés," at-elle expliqué.

L'ex-minsitre a surtout accusé le gouvernement d'avoir cédé à "certaines forces économiques" qui "voulaient (sa) tête", citant l'entreprise Vallourec. Celles-ci "n'acceptaient pas le niveau d'ambition que je fixais pour la transition énergétique notamment sur la question du gaz de schiste et la réduction de la part du nucléaire en France". "Ces forces ne se sont pas cachées de vouloir ma tête, mais si le gouvernement avait été solidaire, elles n'y seraient pas parvenues.

Sur la politique économique du gouvernement Delphine Batho est plus sévère : "Ce que je n'accepte pas, c'est le tournant de la rigueur qui ne dit pas son nom et qui prépare la marche au pouvoir de l'extrême droite dans notre pays", a -t-elle déclaré. Ce dont il est question, ce n'est pas d'un poste ministériel, c'est du droit de ma génération à avoir des espoirs et à agir. Le temps est venu de reprendre la main du changement, j'appelle la gauche à un sursaut en faveur de l'écologie de l'espoir et des générations futures", a-t-elle ajouté.

Elle a enfin tenu à donner les noms des ministres qui l'avaient soutenue, dont Arnaud Montebourg, Marisol Touraine et Cécile Duflot.

 

59% des Français n'approuvent pas ce "limogeage"

Delphine Batho a indiqué également pendant sa conférence de presse qu'elle reprendrait son siège de député des Deux-Sèvres.

Selon un sondage Harris Interactive pour RTL publié mercredi, 59% des Français n'approuvent pas son limogeage de Delphine Batho contre 41% qui saluent la décision de François Hollande et Jean-Marc Ayrault.

Après cette éviction express, Jean-Marc Ayrault s'est justifié mercredi devant les députés. Lors de la séance des questions d’actualité à l'Assemblée nationale, il a souligné que l'"un des actes majeurs d'un gouvernement, c'est le budget" et les critiques sur le budget préparé par le gouvernement pour 2014 ont constitué un "problème politique, de cohérence, un problème de solidarité gouvernementale".

Devant le Conseil des ministres, le chef de l’État a justifié son éviction par le fait qu'elle avait manqué, selon lui, au "principe majeur de solidarité gouvernementale". 

 

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