Plus de 2h30 pour présenter l’an II de son quinquennat. A l’occasion de sa deuxième grande conférence de presse, hier dans la salle des fêtes de l’Elysée, François Hollande a fermé le premier chapitre de son mandat, ne reniant aucun des choix faits depuis son élection : «Ce que j’ai voulu, ce n’est pas être populaire mais prendre les décisions conformes aux intérêts de la France», a déclaré le Président, au plus bas dans les enquêtes d’opinion.
Et devant près de 400 journalistes, il a surtout voulu se projeter dans l’année à venir, la plaçant «sous le signe de l’offensive». Une certitude, elle débutera avec la même équipe gouvernementale puisque le remaniement, «ce n’est pas aujourd’hui, ce n’est pas maintenant, ce n’est pas d’actualité».
«Sortir l’Europe de sa langueur»
C’est donc avec Jean-Marc Ayrault, à Matignon, que François Hollande espère faire revenir la croissance dans un pays qui vient de plonger dans la récession. Ce chemin passe par l’Europe, que le chef de l’Etat veut «sortir de sa langueur».
A ses 26 homologues, il soumet plusieurs initiatives : un gouvernement économique de l’UE, une communauté de l’énergie pour développer le renouvelable et une plus grande intégration avec la possibilité de mutualiser les emprunts.
Sur le plan intérieur, s’il n’a pas réutilisé le slogan de «la boîte à outils», il n’a pas manqué d’énumérer les mesures qu’elle contient et qu’il désire «amplifier» : pacte de compétitivité, contrat de générations, emplois d’avenir et accord de sécurisation de l’emploi.
Le chef de l’Etat a également confirmé le lancement, en juin, d’un plan d’investissement sur dix ans, autour de quatre axes qui seront dévoilés par le Premier ministre. Et pour stimuler l’investissement, François Hollande va réformer l’assurance vie et créer un plan d’épargne en actions pour les PME.
Le chômage : un pari risqué
Ces dispositifs, il en est convaincu, lui permettront d’inverser la courbe du chômage d’ici à la fin de l’année. Malgré le pessimisme des experts, c’est l’engagement «risqué» auquel il se «tient», ajoutant que «la bataille ne sera gagnée à long terme que si la croissance revient».
En parallèle, le gouvernement va lancer «par esprit de responsabilité» un autre chantier explosif : celui des retraites. Annonçant une réforme censée rééquilibrer «sur le long terme» le régime par répartition, François Hollande a prévenu les Français : «dès lors que l’on vit plus longtemps, parfois beaucoup plus longtemps, on devra travailler aussi un peu plus longtemps», a-t-il déclaré, précisant qu’il s’attaquerait aux inégalités entre régimes comme à celles touchant les femmes.
Il s’est en revanche montré beaucoup moins catégorique que ses ministres sur la stabilité fiscale des années à venir. Il n’a ainsi pas exclu des hausses d’impôts, autre que celle de la TVA, prévue pour le 1er janvier.
Les réactions syndicales et patronales
Hollande place "l'an II" de son mandat sous le signe de "l'offensive"