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Accord de paix à l'UMP en vue après un armistice de cinq mois

Jean-François Copé et François Copé le 24 avril 2013 à Paris [Martin Bureau / AFP/Archives] Jean-François Copé et François Copé le 24 avril 2013 à Paris [Martin Bureau / AFP/Archives]

L'armistice signé entre copéistes et fillonistes fin 2012, après un mois de conflit à l'UMP, devrait déboucher mardi soir sur un accord de paix, lors de l'ultime réunion de la commission de révision des statuts qui validera le principe d'une primaire avant toute élection présidentielle.

Pour mettre fin aux hostilités déclenchées par l'élection controversée à la présidence de l'UMP, qui avaient gravement entaché le parti et leur cote de popularité, Jean-François Copé et François Fillon avaient signé le 18 décembre un accord instaurant une paix fragile entre leurs deux camps: modernisation des statuts de l'UMP, mise en place d'une direction collégiale, organisation d'une primaire en vue de l'élection présidentielle, procédure pour l'élection du président du parti.

"Tous les points de l'accord sont en passe d'être réglés", s'est félicité auprès de l'AFP Jérôme Chartier, porte-parole de M. Fillon.

Toutefois, le point numéro un de l'accord - "nouvelle élection à la direction de l'UMP avant la reprise de la session parlementaire ordinaire d'octobre 2013" - fera l'objet d'une "discussion ultérieure" entre Fillon et Copé.

D'un commun accord, il est probable que cette élection n'ait pas lieu en 2013, mais en 2014 ou 2015 (autre point qui devait être déterminé mardi soir), selon des fillonistes et copéistes. Mais comment l'annoncer sans avoir l'air de renier l'engagement de décembre? "La seule façon de sortir du problème, c'est de faire voter les militants. Ca permettrait de +nettoyer+ novembre dernier", affirme un ancien ministre.

Jean-François Copé et François Fillon le 4 décembre 2012 à l'Assemblée nationale à Paris [Bertrand Guay / AFP/Archives]
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Jean-François Copé et François Fillon le 4 décembre 2012 à l'Assemblée nationale à Paris
 

Les membres de la commission des statuts, présidée par MM. Copé et Fillon, réunis quasiment chaque semaine depuis le 11 février, devaient valider mardi en fin de journée les deux autres points principaux de l'accord.

Premier point: l'instauration d'une primaire ouverte qui élira le candidat à l'élection présidentielle. Selon plusieurs caciques UMP, le parti "s'est inspiré de la primaire socialiste". La démarche du PS, premier parti en France à choisir son candidat à la présidentielle (de 2012) via une primaire ouverte, avait été saluée par François Fillon, Alain Juppé ou Xavier Bertrand. "C'est une révolution à droite", se félicite-t-on à l'UMP.

Dans l'entourage de M. Copé, on insiste sur le fait que ce sera "une primaire doublement ouverte, aux autres partis membres de la droite républicaine et au centre ("par exemple l'UDI" de Jean-louis Borloo), et à tous les Français qui le souhaiteront". Comme pour la primaire PS, les électeurs devront signer une "charte des valeurs" et payer une somme modique (non encore déterminée).

La réunion de mardi devait fixer les modalités de parrainages pour "exclure les candidatures fantaisistes". Tout candidat devra être soutenu par dix parlementaires (députés, députés européens, sénateurs) et par un certain nombre de conseillers régionaux, généraux, maires ou conseillers nationaux du parti.

"Pour ma part, je vais revenir à la charge en demandant que les délégués de circonscription, qui sont élus directement par les militants, puissent eux aussi parrainer. Les adhérents de notre parti doivent être impliqués. J'en fais une question de principe", affirme M. Bertrand.

Autre point en discussion: si le président de l'UMP veut se présenter à la primaire, à quel moment doit-il quitter ses fonctions? Trois mois, six mois? Met-on dans les statuts que le président du parti ne peut pas être candidat? Ce dernier point est "difficile à faire acter", reconnaît Bruno Le Maire.

En revanche, il est acquis que la candidature d'un président de la République sortant serait le "seul cas de figure" dans lequel il n'y aurait pas de primaire. De fait, si l'ex président Nicolas Sarkozy voulait revenir en 2017, il lui faudrait passer par la primaire de 2016.

Autre chantier à finaliser: les modalités de l'élection du président de l'UMP. MM. Copé et Fillon veulent un mandat de cinq ans, François Baroin préfère trois ans.

Enfin, une "haute autorité", chargée de veiller au respect des statuts, devait également être actée. "Ca a été le point le plus difficile entre nous", confie un ancien ministre. Elle sera présidée par une personnalité extérieure à l'UMP. Elle comprendra des membres non encartés et des membres de l'UMP, désignés par le bureau politique du parti à la majorité qualifiée des deux-tiers.

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