C’était la condition première du cessez-le-feu. Pour mettre fin à leur guerre fratricide, en décembre dernier, Jean-François Copé et François Fillon étaient convenus d’une nouvelle élection pour la présidence de l’UMP, en septembre.
Mais aujourd’hui, la perspective de ce scrutin ne fait plus l’unanimité. A tel point que Xavier Bertrand va proposer de l’annuler.
«Repartir dans une bataille interne à six mois des municipales serait irresponsable. Nous avons l’obligation d’accélérer notre reconstruction et de jouer l’unité», expliquait hier au Parisien l’ancien secrétaire général du parti (2008-2010).
Pour ne pas flouer les militants, le député de l’Aisne souhaite que ces derniers se prononcent eux-mêmes sur l’opportunité de ce vote. Il défendra sa position, ce soir, au cours d’une réunion de la commission de la révision des statuts et devrait trouver le soutien des autres «non-alignés» lors de la précédente élection.
Fillon toujours candidat
Les principaux intéressés n’ont quant à eux jamais publiquement souhaité l’abandon de ce vote. Mieux, François Fillon a évoqué hier la possibilité de se représenter dans cinq mois.
«Aujourd’hui, je suis dans l’esprit d’être candidat à la présidence de l’UMP», a déclaré l’ex-Premier ministre au Grand Rendez-vous Europe 1-iTélé-Le Parisien. C’est en juin qu’il décidera de repartir ou non au combat.
Jean-François Copé assure aussi qu’il n’est pas question de revenir sur l’accord de l’hiver. Mais en cas d’abandon de son rival, le président de l’UMP aimerait bien s’épargner cette péripétie, il n’a aucune envie d’affronter un lieutenant de François Fillon tel que Laurent Wauquiez.
Depuis plusieurs semaines le vice-président du parti multiplie les initiatives clivantes qui masquent difficilement ses velléités en cas de renoncement de son champion.