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Affaire Cahuzac : l’exemplarité après-coup

François Hollande. François Hollande.[AFP]

La faute est «impardonnable». C’est même un «outrage à la République». Voilà comment François Hollande a tenté de prendre la mesure de l’affaire Cahuzac.

 Au lendemain des aveux de son ancien ministre du Budget, le chef de l’Etat a voulu tirer ses conclusions. Dans une très courte intervention solennelle enregistrée depuis l’Elysée après la fin du Conseil des ministres, le président de la République promet que «toute la lumière sera faite et que la justice poursuivra son travail jusqu’au bout et en toute indépendance». 

Accusé par certains d’avoir passé sous silence la détention par l’un de ses ministres d’un compte à l’étranger alors qu’il en aurait été informé, François Hollande assure «que Jérôme Cahuzac n’a bénéficié d’aucune protection». 

 

Inéligibilité à vie ?

S’il circonscrit l’affaire à la faute d’un seul homme, le chef de l’Etat entend tout de même redoubler d’effort pour garantir «l’exemplarité des responsables publics». Alors qu’il avait fait de la «République irréprochable» un des thèmes centraux de sa campagne présidentielle, François Hollande a annoncé hier trois nouvelles mesures pour tenir son «engagement» ébranlé par cet épisode.

La réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) sera «votée dès cet été» pour donner aux magistrats «les moyens d’agir en toute liberté». S’engageant dans la lutte contre «les conflits entre les intérêts publics et les intérêts privés», le président de la République veut également obliger la publication des patrimoines des ministres et des parlementaires ; ce que Jérôme Cahuzac avait fait lors de sa prise de fonction en signant une la charte déontologique du gouvernement, incompatible avec la détention d’un compte à l’étranger.

Enfin, le chef de l’Etat souhaite l’instauration d’une peine d’inéligibilité à vie pour «les élus condamnés pénalement pour fraude fiscale ou pour corruption» ; une mesure que l’ex-ministre avait lui-même défendue durant la dernière campagne pour les élections législatives.

 

«Candeur ou mensonge ?»

Ces annonces faites par François Hollande pour tenter de circonscrire l’incendie n’ont pas suffi à le dédouaner, aux yeux de ses adversaires. Si le PS a salué la «fermeté absolue» du chef de l’Etat, l’UMP a souligné l’inefficacité des annonces.

«Rien, dans ce qu’il a proposé ce matin, n’aurait permis d’en connaître plus, notamment rien n’aurait permis d’éviter le mensonge», a estimé Jean-François Copé, qui demande toujours des comptes au chef de l’Etat qu’il accuse d’avoir manqué à son devoir «par candeur» ou «mensonge».

La séance de questions au gouvernement a été l’occasion de vives interpellations envers les ministres, les appels à la démission de Jean-Marc Ayrault se multipliant ; l’UDI a demandé la création d’une commission d’enquête pour «savoir ce qui s’est passé entre décembre et avril.» 

Marine Le Pen, elle, va plus loin en réclamant la dissolution de l’Assemblée nationale : «quand on arrive à une telle situation de fracture, il faut que le peuple puisse s’exprimer», justifie la leader frontiste.

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