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Moscovici se défend d'être "l'étrangleur du peuple chypriote"

Le ministre des Finances Pierre Moscovici le 25 mars 2013 à Bruxelles [John Thys / AFP] Le ministre des Finances Pierre Moscovici le 25 mars 2013 à Bruxelles [John Thys / AFP]

Le ministre des Finances Pierre Moscovici s'est défendu lundi à Stockholm d'être "l'étrangleur du peuple chypriote", et a une nouvelle fois condamné les attaques du Parti de gauche à son égard.

En visite dans la capitale suédoise pour rencontrer son homologue Anders Borg, M. Moscovici s'est félicité devant la presse que le plan de sauvetage de Chypre écarte la taxation des dépôts bancaires inférieurs à 100.000 euros.

"Il y a une protection des dépôts: ça c'est un principe qui doit être un principe intangible dans l'Union européenne", a-t-il affirmé à la presse.

"Cela a toujours été la thèse française, c'est celle que j'ai toujours défendue depuis l'origine, n'en déplaise à ceux qui voient en moi je ne sais quel étrangleur du peuple chypriote, et c'est celle qui a finalement prévalu", a-t-il ajouté.

Interrogé sur les critiques du coprésident du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, qui avait estimé qu'il "ne pense plus en français, qui pense dans la langue de la finance internationale", et sur celles du secrétaire national de ce même parti François Delapierre qui l'a classé parmi les "17 salopards de l'Europe", M. Moscovici s'est dit choqué.

"Je trouve ça profondément choquant. Quand un homme donne autant de son temps, toute son énergie, tout son dévouement au service de son pays dans une situation de crise, même si on ne partage pas ses idées, on ne le traite pas comme ça", a-t-il souligné.

"On ne doit pas franchir certaines bornes dans l'invective, avec des formulations qui sont extrêmement limites. Moi j'ai été tout autant choqué par le fait qu'on me traite de salopard que par le fait de dire que j'avais un nom et une adresse", a rapporté le ministre socialiste.

"Que voulait-on? C'est très ambigu je trouve. Il faut faire attention à ce qu'on fait. Une démocratie en crise, dans la crise économique, elle est fragile. Et le rôle des hommes politiques c'est d'élever le débat, pas de l'abaisser", a-t-il déclaré.

"Par ailleurs, c'est profondément stupide et injuste. La France, par ma voix, depuis le début de cette affaire, a été, au contraire, celle qui a toujours plaidé pour que les déposants en deçà de 100.000 euros ne soient pas touchés", a-t-il rappelé.

"A partir du moment où il y avait cet accord-là, que vouliez-vous que je fasse? Je ne suis pas Zorro. Je ne suis pas Superman", a martelé M. Moscovici.

Ces critiques ont été vivement dénoncées par le Parti socialiste, notamment par le Premier secrétaire Harlem Désir qui a déploré le recours à un "vocabulaire des années 30".

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