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Hollande interviendra sur France 2 jeudi

François Hollande. [KENZO TRIBOUILLARD / AFP]

Le président François Hollande sera jeudi soir l'invité exceptionnel d'une émission spéciale de France 2 et répondra pendant 45 minutes aux questions de David Pujadas, sur fond de cote de popularité en chute libre, de chômage endémique et de croissance en berne.

S'il veut reconquérir les coeurs et les esprits des Français, François Hollande devra trouver les mots justes lors de cette première intervention majeure depuis sa conférence de presse solennelle du 13 novembre.

Le chef de l'Etat sera sans nul doute interrogé aussi sur la démission de Jérôme Cahuzac, pièce maîtresse du gouvernement au Budget, et la mise en examen de Nicolas Sarkozy qui bouleverse l'échiquier politique à droite.

"Le but est de rappeler le cap, ce qu'on a fait depuis huit mois mais surtout de montrer que depuis le début, on fait preuve d'une cohérence absolue dans notre politique et qu'on avance pas à pas", explique un proche du chef de l'Etat.

François Hollande, si marquant au cours de la campagne présidentielle avec un discours du Bourget qui avait réveillé les ardeurs de son camp, enfin rassemblé, semble désormais ne plus "imprimer", cerné par ses adversaires de droite et les désenchantés de son aile gauche.

Sur le terrain, le chef de l'Etat a constaté que les entreprises ignoraient certaines mesures phare de la politique gouvernementale, comme le crédit d'impôt compétitivité emploi, constate encore l'entourage qui promet donc davantage "une remise en perspective que des annonces".

"Depuis 10 mois, on a réduit le déficit budgétaire, on a fait le plan Gallois sur la compétitivité, le contrat de génération, les emplois d'avenir, la réforme sur l'école, l'accord sur le marché du travail, le mariage pour tous...", fait-on valoir.

Pour François Hollande, il s'agira aussi de convaincre que l'objectif martelé à longueur de déplacements et de discours -l'inversion de la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année- n'est pas hors de portée.

"Personne n'a calculé l'impact des mesures internes que l'on prend comme le crédit d'impôt, les mesures pour l'emploi, l'allègement des charges globales de l'Etat ou la réforme du marché du travail", plaide un proche.

Là aussi, le chef de l'Etat devra se montrer très persuasif. Le taux de chômage devrait atteindre 11% à la mi-2013, selon l'Insee, conséquence d'une croissance "quasi nulle". En métropole, ce serait un record absolu de chômage depuis 1997.

A Dijon, il y a une dizaine de jours, inaugurant une série de visites de terrain censées lui permettre de renouer le contact avec les Français, le président de la République avait été vivement interpellé au cris de : "M. Hollande, elles sont où vos promesses?" avant que les trouble-fête ne soient écartés sans ménagement par le service d'ordre. La reconquête de l'opinion s'annonce donc difficile.

Pour Gaël Sliman (BVA), "le président ne peut pas escompter de bénéfices à court terme" avec cette intervention télévisée même "s'il est sage, quand les gens sont inquiets, qu'il vienne de nouveau rappeler le cap et qu'il prenne date avec le Français, sans occulter la gravité de la crise".

"Lancer de nouvelles mesures serait contreproductif", assure encore le politologue qui estime, un peu comme les proches du président, qu'il "s'agit plutôt de rééxpliquer, de montrer qu'il y a une cohérence dans l'action de l'exécutif".

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