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Mali : succession d'évictions au Quai d'Orsay

Vue du ministère des Affaires étrangères.[JEAN-PIERRE MULLER / AFP]

Mardi, l'ambassadeur de France à Bamako Christian Rouyer a été "rappelé" par la France avant la fin de sa mission. Une éviction qui intervient après celles de plusieurs autres diplomates chargés de l'Afrique au Quai d'Orsay.

Ces départs de hauts fonctionnaires ont de quoi surprendre alors que la France est engagée militairement au Mali dans le cadre de l'opération Serval. Le point sur cette "crise" au Quai d'Orsay.

 

Christian Rouyer

Ce mardi, c'est Christian Rouyer, l'ambassadeur de France à Bamako qui a été "rappelé" par la France avant la fin de sa mission. Une source diplomatique malienne a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat : "J'ai appris qu'il avait des problèmes avec son ministre des Affaires étrangères".

Selon le Figaro, il est remplacé par le diplomate Gilles Huberson, "décrit comme proche des services" et qui dirigeait jusque-là la mission Mali-Sahel au ministère des Affaires étrangères.

Si le ministère n'a pas commenté cette affaire, plusieurs raisons sont évoquées dans la presse pour expliquer son départ. Selon Libération, le Quai d'Orsay "lui reprocherait le manque d'avancées politiques à Bamako". L'Express, qui cite une source fiable, indique de son côté que "Laurent Fabius lui reprochait de manquer de dynamisme et de ne pas alimenter suffisamment la maison-mère en analyses et télégrammes".

Christian Rouyer, était ambassadeur de France à Bamako depuis 2011.

 

Laurent Bigot

Fin février, c'était le diplomate Laurent Bigot, chargé de l'Afrique de l'Ouest depuis 2008, qui avait été limogé.

Plusieurs incidents pourraient être à l'origine de l'éviction de ce haut-fonctionnaire connu pour son franc-parler. Ainsi dans une vidéo, tournée en juillet 2012 lors d'une conférence à l'Institut français des relations internationales (IFRI), Laurent Bigot tenait "des propos plutôt décapants sur le Mali", souligne le Figaro. Il y évoquait "une démocratie de façade" et dénonçait "une corruption gangrenant depuis de longues années toutes les sphères jusqu'au plus haut niveau".

Aussi, peu de temps avant le déclenchement de l'opération Serval, Laurent Bigot avait émis des doutes sur une approche purement militaire de la crise au Sahel.

Selon un spécialiste de l'Afrique, cité par le Figaro, le diplomate "était devenu gênant" pour le Quai d'Orsay.

 

Jean Félix-Paganon

Quelques semaines avant l'éviction de Laurent Bigot, Jean Félix-Paganon, représentant spécial pour le Sahel nommé en juin 2012, avait été remplacé.

Raison invoquée par une porte-parole du ministère des Affaires étrangères : le déclenchement de l'Opération Serval "a conduit" le Quai d'Orsay à "adapter son dispositif" autour d'une "task-force chargée de l'ensemble des volets" de la crise. En effet, avec l'intervention au Mali, Laurent Fabius a pris exemple sur le modèle anglo-saxon en mettant en place un groupe de travail interministériel (ministère des Affaires étrangères, ministère de la Défense, ministère de l'Intérieur).

La nomination  de Jean Félix-Paganon comme ambassadeur à Dakar a été proposée aux autorisés sénégalaises. 

 

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