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Petite mobilisation contre l'accord sur l'emploi

Des manifestants défilent à Strasbourg le 5 mars 2013 [Frederick Florin / AFP] Des manifestants défilent à Strasbourg le 5 mars 2013 [Frederick Florin / AFP]

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont battu le pavé mardi à Paris et autres cités, à l'appel de la CGT, FO, FSU et Solidaires, épaulés par le Front de Gauche et quelques élus PS, pour appeler les parlementaires à ne pas adopter en l'état le projet de loi sur l'emploi, "l'accord de la honte".

Selon la CGT et FO, plus de 200.000 personnes ont manifesté dans l'ensemble du pays, dans 175 cortèges, ce qui constitue un "véritable succès", selon elles. Le défilé parisien a rassemblé 9.000 personnes, selon la police, 30.000, selon la CGT.

"Tous les paragraphes de l'accord consistent à fragiliser les salariés, à remettre en cause le contrat de travail", a affirmé Bernard Thibault, numéro un de la CGT, au départ du cortège parisien de la place du Châtelet vers l'Assemblée nationale. "On veut influencer la réflexion des parlementaires. C'est un premier rendez-vous. On ne va pas laisser ce texte en l'état", a-t-il prévenu.

Les numéros un de la CGT et de FO, Bernard Thibault (d) et Jean-Claude Mailly (2e droite), en tête du cortège de la manifestation parisienne contre l'accord sur l'emploi, le 5 mars 2013 [Thomas Samson / AFP]
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Les numéros un de la CGT et de FO, Bernard Thibault (d) et Jean-Claude Mailly (2e droite), en tête du cortège de la manifestation parisienne contre l'accord sur l'emploi, le 5 mars 2013
[Thomas Samson / AFP]
 

"Nous allons continuer notre pression sur les parlementaires", a renchéri Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, qui, une première, manifestait en tandem aux côtés de son homologue de la CGT.

L'autre grande centrale, la CFDT, signataire de l'accord, était prise pour cible: "Avec FO et la CGT, sénateurs et députés, dites non à l'accord Medef-CFDT", scandaient les manifestants. "Régression sociale, ça suffit", "Ayraullande trahissent le peuple", lisait-on sur des pancartes.

Des parlementaires de l'aile gauche du PS étaient là: la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann est venue dire son "soutien à ces organisations qui représentent plus de salariés que les signataires de l'accord. Un accord en absolu déséquilibre en faveur du patronat. Nous proposons de l'amender".

Des manifestants portant le drapeau de la CGT dans le cortège parisien de la mobilisation contre l'accord sur l'emploi, le 5 mars 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP]
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Des manifestants portant le drapeau de la CGT dans le cortège parisien de la mobilisation contre l'accord sur l'emploi, le 5 mars 2013
[Kenzo Tribouillard / AFP]
 

"Je respecte l'accord conclu mais je ne serai pas un greffier. Je veux pouvoir rééquilibrer le texte", a abondé le député PS Jérôme Guedj.

Les leaders du Front de gauche étaient aussi présents. "On n'a pas élu des députés pour avaliser les écrits du Medef", a tonné Jean-Luc Mélenchon.

Le projet de loi sur "la sécurisation de l'emploi", transcription fidèle par le gouvernement d'un accord paraphé le 11 janvier par le patronat et trois syndicats - CFDT, CFTC, CFE-CGC- sera présenté au Conseil des ministres mercredi. Le débat à l'Assemblée s'ouvrira début avril en procédure d'urgence et se poursuivra au Sénat fin avril. "Début mai ce texte sera applicable", selon le ministre du Travail Michel Sapin.

Le gouvernement insiste pour que "l'équilibre" du texte soit maintenu. Il y va de la "crédibilité" de la méthode gouvernementale, a prévenu le chef de file des députés PS, Bruno le Roux.

Des manifestants défilent à Toulouse le 5 mars 2013 [Eric Cabanis / AFP]
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Des manifestants défilent à Toulouse le 5 mars 2013
[Eric Cabanis / AFP]
 

"Députés, refusez de voter la loi du Medef qui démolit le code du travail", lançaient à Marseille, des salariés d'ArcelorMittal, des Moulins Maurel, d'Air France, Fralib, notamment. Bravant des bourrasques de vent mêlé de pluie, entre 4.000 (police) et 25.000 (syndicats) manifestants entonnaient: "on ne laissera pas le Medef faire la loi dans ce pays".

A Lyon, entre 2.300 et 7.000 personnes ont défilé vers la place Bellecour. Des représentants d'entreprises comme Renault véhicules industriels brandissaient une pancarte dénonçant "l'accord de la honte".

Des manifestants défilent à Strasbourg le 5 mars 2013 [Frederick Florin / AFP]
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Des manifestants défilent à Strasbourg le 5 mars 2013
[Frederick Florin / AFP]
 

A Toulouse, entre 1.800 et 5.000 manifestants ont dénoncé "l'accord scélérat du 11 janvier". Le cortège a été rejoint par des militants du Front de gauche, du NPA et de LO. "Notre mobilisation pèsera sur les parlementaires", estime Serge Cambou, responsable FO. A Bordeaux, entre 2.000 et 6.000 personnes ont manifesté dans le centre-ville.

Thierry Lepaon, futur secrétaire général de la CGT, était à la tête du cortège à Lille qui a rassemblé entre 3.500 et 5.000 personnes, notamment des salariés d'ArcelorMittal à Dunkerque, de PSA à Valenciennes.

"Mieux vaut des lasagnes au cheval que des ânes au gouvernail!"

L'humour était au rendez-vous: "Mieux vaut des lasagnes au cheval que des ânes au gouvernail!", lisait-on sur une pancarte du millier de manifestants à Pau (Pyrénées-Atlantiques). A Bayonne ils étaient entre 800 et 1.200 manifestants.

 
Le défilé au Mans a réuni quelque 3.000 personnes, selon un correspondant de l'AFP. Elles étaient 1.550 à Clermont-Ferrand, selon la préfecture, parmi lesquelles plus de 200 employés de Michelin.

Entre 620 et 800 personnes ont défilé à Besançon jusqu'à la permanence du PS. Le trafic des transports publics est assuré à 70% au centre-ville. Elles étaient 500 à Belfort, 1.100 à Douai, 700 à Bourges, entre 1.200 et 2.000 à Nice.

Dans l'ensemble du pays le trafic des trains était normal, à l'exception du RER D (deux trains sur trois) et de la ligne Paris-Nice.

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