En direct
A suivre

Emploi : la CGPME dénonce l'ingérence du gouvernement

Jean-Francois Roubaud le 4 2012 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] Jean-Francois Roubaud le 4 2012 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

Le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), Jean-François Roubaud, a dénoncé mercredi une ingérence "intolérable" du gouvernement dans les négociations entre partenaires sociaux sur la sécurisation de l'emploi.

Interrogé sur Canal+ pour savoir si le gouvernement s'était ingéré dans ces discussions, M. Roubaud a répondu: "oui".

"Ils font des pressions", a-t-il précisé. "D'une part sur les syndicats en disant +allez-y, il faudra bien que les patrons lâchent+ et d'autre part, je n'ai pas eu d'appel" du ministre du Travail, "Michel Sapin, mais je sais que (la présidente du Medef) Laurence Parisot en a eu un pour lui dire +si jamais vous ne lâchez pas là-dessus, voilà ce qu'il va se passer+".

"C'est totalement intolérable", a-t-il lancé. "Ce n'est pas pour ça que la négociation va mal se passer, mais on est vraiment sur un vrai problème de blocage".

Tout en rejetant sur les syndicats la responsabilité de ce blocage pour avoir fait de la taxation des contrats à durée déterminée (CDD) un préalable à toute discussion, M. Roubaud "reproche aussi au ministère du Travail de faire un peu de chantage, de dire +si vous n'acceptez pas une taxation des CDD, on va retirer cette partie du contrat à durée déterminée du crédit d'impôt compétitivité".

Jean-Francois Roubaud lors d'une réunion à Matignon le 29 mai 2012 à Paris [Julien Muguet / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
Jean-Francois Roubaud lors d'une réunion à Matignon le 29 mai 2012 à Paris
 

Si la taxation des CDD "est un préalable, comment voulez-vous discuter sur l'ensemble des problèmes qui sont beaucoup plus importants? La taxation des CDD, ce n'est pas ça qui va créer de l'emploi", a affirmé le patron de la CGPME.

"Il y a déjà une taxation sur les CDD, qui est de l'ordre de 6,5%, mais augmenter encore le coût du travail aujourd'hui, alors qu'on est en train d'essayer de voir comment on peut être plus compétitifs au niveau français, c'est une aberration", a-t-il estimé.

Il a souhaité "de tout coeur" que la négociation aboutisse, mais, a-t-il souligné, il faut que les accords "soient équilibrés, que ça soit gagnant-gagnant pour favoriser l'emploi, sécuriser l'emploi".

"Sécuriser l'emploi, c'est sécuriser le salarié d'une part mais c'est sécuriser l'entreprise aussi, car c'est l'entreprise qui crée l'emploi, personne d'autre", a-t-il poursuivi.

Interrogé sur ce "compromis historique" qu'a appelé de ses voeux le président François Hollande, M. Roubaud a déclaré: "Je crois que ce ne sera pas un accord révolutionnaire mais c'est un accord qui sera important". En revanche, "ce n'est pas la signature d'un accord qui va changer le problème de l'emploi en France aujourd'hui. Ce dont on a besoin, c'est de croissance", a-t-il relevé.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités