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La commission dans l'impasse, place au médiateur Juppé

Jean-François Copé (g), François Fillon (c) et Alain Juppé lors de la campagne présidentielle, le 3 mai 2012 à Bordeaux [Jean-Pierre Muller / AFP/Archives]

Alain Juppé ne cachait pas dimanche son pessimisme sur sa médiation entre François Fillon et Jean-François Copé, concurrents ennemis pour la présidence de l'UMP, qu'il réunit en soirée, alors que le psychodrame a repris autour de la réunion, au siège, de la commission des recours.

Eric Ciotti, pro-Fillon, a claqué la porte dimanche de la commission nationale des recours, la jugeant illégitime : "Après avoir posé plusieurs questions au président (Yanick) Paternotte, après avoir constaté l'absence d'Alain Juppé ou de ses représentants, après avoir constaté que les membres de la commission qui avaient préalablement soutenu un candidat pendant le processus électoral continuaient à siéger (...) nous avons décidé de nous retirer au niveau des représentants de François Fillon, Eric Berdoati et moi, et de suspendre et d'attendre la démarche de médiation qu'a engagée Alain Juppé", a déclaré M. Ciotti en quittant le siège de l'UMP.

M. Ciotti et Berdoati étaient habilités, en tant que représentants de François Fillon, à assister en observateurs aux travaux de la commission nationale des recours de l'UMP, qui ont débuté dimanche à 09h45, tout comme, du côté de Jean-François Copé, Me Francis Szpiner et Jérôme Lavrilleux. Les fillonistes estiment que cette commission est majoritairement pro-Copé et pour eux, la solution de la médiation par Alain Juppé "c'est cette seule démarche que nous reconnaissons."

 

Le camp Copé accuse les fillonistes de désertion

Quelques minutes plus tard, Francis Szpiner est lui aussi descendu dans le hall du siège de l'UMP, rue de Vaugirard (Paris XVe), pour déclarer à la presse que la camp Fillon avait "choisi de déserter". "Après avoir fait un recours auprès d'une commission qu'ils contestaient, ils ont à nouveau fait volte-face et ils ont refusé de siéger pour deux motifs": contestation de "sa légitimité" et "absence d'un représentant d'Alain Juppé". 

A ses côtés, Jérôme Lavrilleux portait deux gros dossiers rouges -où l'on peut lire "Nice - 06" et "Nouvelle-Calédonie et autres"- contenant les "irrégularités" dénoncées par les copéistes.

La commission électorale (Cocoe) avait proclamé M. Copé vainqueur de 98 voix, avant que M. Fillon ne conteste ce résultat en raison de l'oubli de trois résultats locaux en outre-mer (dont la Nouvelle-Calédonie). Les deux hommes ont saisi tour à tour la commission des recours.

 

Bertrand s'inquiète, Juppé pessimiste

 

 

Silencieux ces derniers jours, l'ex-secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand a souhaité "le succès" de la mission Juppé car "jamais l'UMP n'a été autant en danger".

Alain Juppé lui ne cachait pas dimanche son pessimisme sur sa médiation entre François Fillon et Jean-François Copé. Les conditions mêmes de cet arbitrage n'ont pas encore été acceptées par les deux belligérants et l'ex-Premier ministre de Jacques Chirac s'est clairement dit prêt à se retirer si ce n'était pas le cas.

 

"S'ils n'acceptent pas, je n'ai aucun pouvoir pour imposer quoi que ce soit. Je me place dans l'espoir de réussir même si j'ai très peu de chances", a insisté le maire de Bordeaux qui recevra toutefois les duellistes à 19h dans un endroit "neutre" tenu secret.

Si les conditions posées à sa médiation ont été acceptées par le camp Fillon, qui ne reconnait pas la légitimité de la commission des recours de l'UMP jugée aux mains des copéistes, elles posent problème aux partisans de Jean-François Copé, toujours président proclamé de l'UMP et pour qui cette commission interne est souveraine.

 

Le scénario Juppé

La réunion de ce soir entre Jean-François Copé, François Fillon et Alain Juppé sera cruciale… et agace dans le parti. Car le scénario de remise en selle du maire de Bordeaux en inquiète plus d'un dans le parti, même si ce dernier martèle que sa ville est "sa priorité".

En attendant, les dégâts dans l'opinion semblent importants. Dans un sondage publié dimanche par le JDD, 71% des Français et 67% des sympathisants UMP estiment que ce serait "une bonne chose" de refaire l'élection.

 

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