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Copé, la présidence de l'UMP en pensant déjà à l'Elysée

Jean-François Copé, au centre, après l'annonce de sa victoire, à Paris, le 19 novembre 2012 [Eric Feferberg / AFP] Jean-François Copé, au centre, après l'annonce de sa victoire, à Paris, le 19 novembre 2012 [Eric Feferberg / AFP]

Jean-François Copé, 48 ans, qui a remporté lundi soir son duel avec François Fillon pour la présidence de l'UMP, est un ambitieux assumé qui travaille chaque jour à son objectif clairement affiché: conquérir l'Elysée en 2017.

S'il a longtemps entretenu avec Nicolas Sarkozy une relation complexe, passée, dit-il, par "toutes les couleurs de l'arc-en-ciel", il a le même rêve d'enfant, la même obsession: devenir président de la République. En se mariant, en 1991, n'a-t-il pas lancé à des invités interloqués: "Vous avez de la chance, vous venez d'assister au mariage du futur président"?

A la surprise générale, il convainc, à l'automne 2010, Nicolas Sarkozy de lui confier les clefs de l'UMP en le faisant nommer secrétaire général. Du donnant-donnant. En retour, il mène sa campagne à "1.000%" en 2012. "Il a fait le job", reconnaît son ancien ennemi numéro un Xavier Bertrand.

"Petit Français de sang mêlé" lui aussi -aïeux juifs roumains côté paternel, famille maternelle sépharade débarquée d'Algérie- Jean-François Copé a retenu le conseil de Nicolas Sarkozy, donné lors de leur première rencontre à la mairie de Neuilly: "en politique, on ne te donnera jamais rien ! Il ne faut pas demander, il faut prendre !"

Un précepte que "JFC" applique à la lettre en conquérant à la hussarde, en 1995, la ville de Meaux. De culot il ne manque pas non plus pour s'imposer, à la tête des députés UMP (2007-2010), comme un personnage clé de la droite. Bien que resté en dehors du gouvernement, il a été, pour Jean-Pierre Raffarin, "la révélation du quinquennat".

Et aujourd'hui, il n'a pas oublié cet autre conseil sarkozyen: "En politique, ce qui compte, ce ne sont pas les mandats, c'est le parti". "Il veut coûte que coûte l'UMP. S'il échoue, il remontera sur son cheval dès le lendemain matin et franchira un col de plus", assurait un proche avant le début de la campagne.

Né à Boulogne-Billancourt le 5 mai 1964, il grandit dans les beaux quartiers de Paris. Lycée Victor-Duruy, Sciences-Po puis l'Ena... Lui qui, à 7 ans, affiche fièrement une photo du gouvernement Pompidou au-dessus de son lit, adhère tout naturellement au RPR.

En 1995, il reste fidèle jusqu'au bout à Jacques Chirac. Dans la foulée de la présidentielle, ce suppléant de Guy Drut devient député de Seine-et-Marne mais est fauché deux ans plus tard par la fameuse dissolution. Sa dernière défaite à ce jour.

Revenu dans le jeu en 2002, il connaît un joli parcours gouvernemental -Relations avec le Parlement, ministre délégué à l'Intérieur puis Budget- sans jamais occuper de portefeuille régalien.

Dans l'euphorie de la victoire en 2007, Nicolas Sarkozy l'évince du gouvernement pour le neutraliser dans le "placard à balais" du groupe UMP. Erreur. Jean-François Copé en fait vite une machine de guerre et impose, en chantre autoproclamé de "l'hyper-Parlement", sa "coproduction législative" à l'exécutif.

Surtout, c'est en 2007 que l'ancien bébé Chirac se met définitivement à son compte. C'est à ce moment-là qu'il dévoile ses visées élyséennes pour... 2017 et lance des initiatives tous azimuts à la tête de son club politique, Génération France.

S'il a longtemps faire mentir le titre d'un de ses livres "Promis, j'arrête la langue de bois", ce boulimique de médias multiplie désormais les formules choc, comme le "racisme anti-Blancs", en néo-converti à la droite "décomplexée".

Ses détracteurs le jugent trop "clanique" ou mettent en avant son goût pour l'argent. "Il est fidèle et ne joue pas perso, contrairement à Fillon", le défend Marc-Philippe Daubresse, un de ses ex-ennemis jurés.

Remarié il y a un an avec Nadia, il est père de quatre enfants.

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