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Une conférence de presse pour redresser la barre

Le président François Hollande le 5 novembre 2012 à Vientiane au Laos [Bertrand Langlois / AFP/Archives] Le président François Hollande le 5 novembre 2012 à Vientiane au Laos [Bertrand Langlois / AFP/Archives]

Objet d'incessantes critiques de la droite, d'une partie de la gauche de la gauche et de la presse, le tout sur fond de sondages en berne, François Hollande espère renouer mardi le lien avec les Français, lors de la première grande conférence de presse de son quinquennat.

"Il attend impatiemment cette conférence de presse pour s'exprimer", assurait l'entourage du président à quatre jours de l'échéance.

Depuis de Gaulle et ses traits d'esprit légendaires ("Croit-on qu'à soixante-sept ans je vais commencer une carrière de dictateur?"), l'exercice scande la vie politique française. Il est de ceux qui font ou défont une présidence et s'inscrivent dans la mémoire collective.

Au cours de sa campagne, François Hollande avait promis de se plier à cet exercice tous les six mois. La conférence de presse "devrait durer entre une heure trente et deux heures", a précisé son entourage. Elle se tiendra finalement dans la salle des fêtes de l'Elysée, son cadre traditionnel.

Le candidat Hollande imaginait un lieu moins imposant "où chacun sera finalement chez lui". Mais un proche du président l'admet: "L'Elysée, c'est le lieu de décision et de pouvoir".

Quel sera le style François Hollande ? Connu pour ses bons mots, il pourrait être tenté d'en user. "On ne cherche pas à imposer un style particulier, son seul objectif, c'est de convaincre tout en restant lui-même", assure cependant ce collaborateur.

Le président, poursuit-il, "a une volonté de s'exprimer devant les Français, de les convaincre du bien-fondé de la ligne qui est la nôtre et de répondre en toute transparence aux questions des journalistes".

Le président François Hollande visite une agence Pôle Emploi de Chelles en Seine-et-Marne, le 8 novembre 2012 [Bertrand Langlois / Pool/AFP]
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Le président François Hollande visite une agence Pôle Emploi de Chelles en Seine-et-Marne, le 8 novembre 2012
 

L'urgence pour le chef de l'Etat est de redresser une image passablement écornée et de s'afficher en capitaine du paquebot France tenant fermement la barre. Sa cote de confiance n'en finit plus de dégringoler. Elle s'est encore affaissée de 3 points, à 39%, dans le baromètre mensuel CSA pour les Echos publié jeudi.

"C'est vrai", concède-il dans une interview à Marianne, la démarche globale de sa présidence est mal comprise des Français. "Je vais m'appliquer à en donner le cadre général dès ma prochaine conférence de presse", promet-il.

Soucieux dans un premier temps d'imprimer "un style moins obsédant, moins oppressant" -allusion transparente à Nicolas Sarkozy-, François Hollande constate désormais que les Français, "extrêmement stressés" par la crise, "désirent davantage un face-à-face avec leur président", qu'ils le veulent "en première ligne".

"Eh bien, je vais faire ce qu'ils désirent !", lance-t-il dans Marianne. "Je dois rappeler le cap", déclarait déjà le président cette semaine au Nouvel observateur.

Depuis, quelques jours, l'Elysée accélère le rythme. Le "pacte" de compétitivité de l'économie française a été bouclé sans barguigner dès mardi. Et jeudi, le président Hollande est allé sur le terrain, à Chelles, pour signer les premiers "emplois d'avenir", tenant ainsi l'une des promesses phare de sa campagne.

"Nous pourrions nous décourager, nous pourrions attendre, eh bien, nous ne perdons aucun temps et nous engageons tout de suite la bataille de l'avenir", a-t-il répondu à ses détracteurs.

Le président Hollande sera sans nul doute interrogé aussi sur la cohésion de la majorité mise à mal une nouvelle fois vendredi par le chef de file des écologistes au Sénat, Jean-Vincent Placé, qui s'est interrogé à voix haute sur ce que les Verts faisaient encore "au sein du gouvernement".

Avant même ces développements, François Hollande avait jugé "possible" un départ des ministres écologistes dans les colonnes de Marianne, ajoutant toutefois: "Je ne le souhaite pas".

L'autre avertissement, sur la gauche du PS, est venu des sénateurs communistes qui ont voté à deux reprises cette semaine contre des textes importants, joignant leurs voix à celle de l'opposition.

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