S'ils font mine de croire encore à une victoire dimanche, les ténors de l'UMP ont déjà la tête à l'après. A commencer par la très convoitée présidence de la commission des Finances de l'Assemblée nationale.
Si l'UMP passe dans l'opposition ce dimanche, ses ténors vont se livrer entre eux à deux rudes batailles. En effet, deux postes clefs de la future opposition seront en jeu : la présidence du groupe UMP à l'Assemblée nationale et celle de la commission des Finances. La première offre une visibilité médiatique. La seconde est un vrai levier de pouvoir. Officiellement personne n'est candidat pour ladite commission. Ce qui n'empêche pas certains de fourbir leurs armes.
Un poste clef de l'opposition
Depuis 2007, le poste est réservé à l'opposition. Cette volonté de l'ancien président Nicolas Sarkozy lui donne désormais un rôle stratégique. En effet la commission des Finances est chargée du contrôle du budget et des lois de finances. Autrement dit, si elle ne détient pas formellement les cordons de la bourse, elle a toute latitude pour critiquer et amender le budget de l'Etat. Depuis cette petite révolution institutionnelle, cette présidence est devenue un tremplin politique et médiatique. Didier Migaud, président de 2007 à 2010 aujourd'hui à la tête de la Cour des comptes en sait quelque chose. Idem pour Jérôme Cahuzac qui lui a succédé. Il est ministre du Budget. A la limite, le président de cette commission a plus de pouvoir qu'un président de groupe parlementaire d'opposition, aussi fourni soit-il.
Pour le poste, trois noms de candidats sont cités depuis plusieurs semaines : celui du député de la Marne, Gilles Carrez, celui de l'ex-ministre de l'Economie, François Baroin et celui de Valérie Pécresse, l'ex-ministre du Budget.
Des ténors à l'affût
Pour l'heure, Valérie Pécresse et François Baroin se gardent bien de démentir ces rumeurs. Il faut dire que les deux chiraquiens bataillent aussi pour la présidence du groupe UMP à l'Assemblée nationale. La présidence de la commission des Finances pourrait être un lot de consolation si Christian Jacob, l'actuel président du groupe était reconduit par les députés ou tout simplement "vidé" par Xavier Bertrand, prétendant déclaré à sa succession.
Lepoint.fr rapporte que le député de l'Aube, aurait fait savoir qu'il était intéressé autant par la commission que par la présidence du groupe. Valérie Pécresse pour sa part inscrit sa stratégie dans la perspective du congrès UMP de l'automne qui désignera un nouveau président. Son nouveau poids institutionnel lui permettrait de compléter un ticket auprès de François Fillon ou Jean-François Copé entre lesquels elle n'a pas tranché.
Le favori s'appelle Carrez
Mais le favori pour le poste, c'est bien Gilles Carrez. Rapporteur général de la commission depuis 10 ans, il a pour lui la légitimité du poste. Spécialiste reconnu des finances publiques, il a un profil rassurant pour les députés. Et il aurait l'avantage pour beaucoup à l'UMP ne pas faire trop d'ombre politique.
En fin de compte, l'identité du futur président de la commission dépend de ce que l'UMP veut faire de la fonction. Sera-t-il un député qui assurera un suivi rigoureux de toutes les questions fiscales et budgétaires, ou bien un député médiatique décidé à politiser un peu plus le poste. Autrement dit s'agira-t-il pour le futur président d'exercer sa fonction à temps plein ou bien par intermittence en fonction des opportunités médiatqiues et politiques. Les députés le décideront à partir du 26 juin, date prévue de la XIVe législature.
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