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Intox et rumeurs envahissent la scène politique

Christiane Taubira, nouvelle cible des attaques de l'UMP. [FRED DUFOUR / AFP]

Attaques, coups bas, atteintes à la vie privée... Les basses oeuvres de la politique sont parfois peu reluisantes et rares sont les mouvements politiques qui n'y ont pas recours pour déstabiliser leurs adversaires. 

Tour de chauffe

Depuis le début de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle, ce sont les rumeurs, intox et autres légendes urbaines qui semblent se multiplier. On se souvient notamment que des élus de l'UMP - notamment Eric Ciotti et Franck Riester - s'étaient empressés de relayer une information publiée par le site Marianne2 selon laquelle les responsables de 700 mosquées avaient appelé à voter pour François Hollande. L'information était fausse. Le CFCM "Conseil français du culte musulman" n'a jamais trouvé la trace de cet appel. Il s'agissait en fait de près de 200 responsables d'associations cultuelles ou culturelles - dont quelques recteurs de mosquées - qui s'étaient prononcés en faveur du futur président.

Porte-parole de François Hollande pendant la campagne, Najat Vallaud-Belkacem (qui depuis a été nommée ministre du Droit des femmes et porte-parole du gouvernement) est l'une de ces personnalités à avoir été victime d'une intox. Pendant l'entre-deux tours, la responsable UMP Valérie Rosso-Debord l'a accusée d'appartenir au "Conseil de la communauté marocaine de l'étranger" (CCME), une instance qui a "pour but de renforcer l'identité marocaine des Marocains de l'étranger, d'émettre des avis sur leur éducation religieuse (en l'occurrence musulmane)".  Un peu trop rapidement... Najat Vallaud-Belkacem a bien confirmé avoir été membre de cette instance… mais de "décembre 2007 à décembre 2011". 

Nouveau mandats, nouvelles intox

La victoire du candidat socialiste à l'élection présidentielle n'a pas mis fin aux rumeurs. Nouvelle cible : la ministre de la Justice. Tout est parti de rumeurs qui circulaient sur le web, selon lesquelles la nouvelle Garde des Sceaux aurait évoqué "un geste de liesse pardonnable" à propos de drapeaux français brûlés à Toulouse au soir du 6 mai 2012. Le député des Alpes-Maritimes et secrétaire national de l'UMP en charge de la sécurité, Eric Ciotti, s'est précipité sur l'occasion, accusant Christiane Taubira d'avoir "déclaré que brûler un drapeau français n'était pas un acte répréhensible". Un autre député UMP des Alpes-Maritimes et membre de la Droite populaire, Lionnel Luca a également évoqué cette "information" demandant à la ministre de la Justice de "s'expliquer" sur ces "propos" qu'elle aurait tenus sur RFI. Trop rapidement là encore. RFI a démenti que Christiane Taubira ait tenu de tels propos sur son antenne, expliquant que "la seule intervention de Christiane Taubira sur RFI concerne une rencontre de basket entre prisonniers et personnels pénitentiaires". Et il ne semble pas que des drapeaux tricolores soient partis en fumée ce soir-là.

Cécile Duflot n'a pas été épargnée non plus. Dimanche lors du Grand Rendez-vous Europe 1/i-Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France, le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé avait ironisé sur le jeu de dupes du nouveau gouvernement affirmant notamment : "Cécile Duflot qui vient au conseil des ministres en RER et en blue jean, c'est sympathique, mais elle repart en voiture avec chauffeur". La ministre de l'Egalité des territoires et du Logement lui a répondu mardi sur Canal +, l'accusant d'avoir menti. Ainsi, Cécile Duflot souligne être "arrivée avec le bus 83 et repartie avec le métro, la ligne 13". "Je prends le RER", le bus, le métro, le vélo. "Ca fait des années qu'on me dit d'arrêter de la faire", a-t-elle insisté. Et d'ajouter : "Il n'a jamais pris le métro, Jean-François Copé, donc ça lui semble juste dingue".

La droite également visée...

De l'autre côté de l'échiquier, les rumeurs frappant la droite - et l'UMP en particulier - sont sans doute moins nombreuses. Mais la principale concerne directement Nicolas Sarkozy. Selon plusieurs échos non sourcés, l'ex-président de la République serait parti se reposer à Marrakech dans une villa magnifique qui lui aurait été offerte lors de la naissance de sa fille Giulia. Les hypothèses sont multiples : un cadeau du roi du Maroc Mohammed VI, un geste d'un conglomérat immobilier émirati, voire un présent du roi d'Arabie Saoudite... Il semblerait en fait que Nicolas Sarkozy et sa famille se soient retirés dans une résidence appartenant à la famille royale marocaine. Relayée dans les médias, cet écho n'a pas été repris non plus dans la sphère politique.

La dernière rumeur circulant sur Twitter rapporte que l'humoriste Laurent Gerra aurait été interdit d'imiter le président François Hollande sur la radio RTL. Yves Bigot, directeur des programmes et de l'antenne de la radio a démenti une telle information. Et pour l'heure, aucune personnalité de l'UMP ne l'a relayée... 

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