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Journées du patrimoine : les monuments du futur

Le futur centre bus de Lagny qui doit ouvrir ses portes avant la fin de l'année fait partie des lieux "d'avenir", mis en avant cette année à l'occasion des Journées du patrimoine.[P. Ruault]

Avec plus de douze millions de visiteurs chaque année, les Journées du patrimoine, lancées en 1984, se sont imposées comme une opération à succès. Le ministère de la Culture qui les organise a, cette année, pris pour thème les lieux "d’avenir", construits pour durer et accueillir les générations futures. Découvrez ces 19 et 20 septembre des endroits parfois nouveaux ou récemment rénovés, pleinement installés dans le XXIe siècle.

 

Le plus transparent : la fondation Seydoux-Pathé 

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[Crédits : M. Denancé / Fondation Seydoux Pathé]

Inauguré il y a tout juste un an, il figure parmi les édifices contemporains les plus admirables. La façade, sculptée par Rodin vers 1869, précède une immense coque de verre de cinq étages, recouverte par quelque 5000 volets protecteurs. Une bulle harmonieuse qui paraît flotter dans les airs, au-dessus du jardin, et imaginée par Renzo Piano, l’architecte du Centre Pompidou.

La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé s’attelle, sur 2 200 m2, à célébrer le cinéma, notamment muet, à travers des espaces d’exposition et une salle de cinéma de 70 places. Plus ancienne société de cinéma au monde (avec Gaumont, la société dirigée par Nicolas Seydoux, le frère cadet de Jérôme), Pathé montre, via sa fondation reconnue d’utilité publique, quelque 10 000 films archivés et des centaines de projecteurs et appareils cinématographiques.

Pour les Journées du patrimoine, même la coupole, un espace de documentation habituellement accessible sur rendez-vous et destiné aux chercheurs et aux étudiants, sera ouverte à tous.

Fondation Seydoux-Pathé, 73, avenue des Gobelins (13e). 

 

 

Le plus aérien : la fondation Louis-Vuitton 

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[Crédits : Fondation Louis Vuitton / Iwan Baan / Gehry Patners]

La Fondation Louis-Vuitton s’impose comme un monument majeur du XXIe siècle. Son succès en témoigne : près de 80000 visiteurs ont franchi ses portes en moins d’un an, depuis son ouverture. Conçu par l’architecte américano-canadien Frank Gehry pour LVMH, le bâtiment fait de courbes, de lignes et de jeux de transparence est une ode à la création contemporaine. Ses voiles de verre sont une véritable prouesse technique.

Mais l’intérieur du bâtiment est tout aussi intéressant. La Fondation propose toute l’année une programmation transdisciplinaire, rythmée par l’accrochage des œuvres de la collection permanente (Gerhard Richter, Pierre Huyghe, Christian Boltanski, Frank Stella), de grandes expositions temporaires et des performances. Elle accueille également des concerts, récitals et master classes présentés dans l’auditorium.

Fondation Louis-Vuitton, 8, avenue du Mahatma-Gandhi, bois de Boulogne (16e). 

 

Le plus haussmannien : le Printemps 

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[Crédits : Manuel Bougot]

Des clients du monde entier en poussent chaque jour la porte, espérant dénicher un costume cintré ou un accessoire chic. A son ouverture, en 1865, le Printemps était déjà couru : les dames venaient s’y offrir des robes à volants et à manches pagode ou de solides crinolines ; les messieurs, des redingotes boutonnées haut et des chapeaux melon pour parfaire leur allure de gentlemen. Lancé par l’entrepreneur mondain Jules Jaluzot, le grand magasin, qui fut l’un des premiers initiateurs de soldes saisonnières, est parvenu à demeurer une incontournable adresse du luxe à la française.

Son architecture typiquement haussmanienne a traversé le temps. Façades mordorées classées monuments historiques, terrasse à vue panoramique à 360 ° d’où l’on domine la capitale, coupole du début du XXe siècle fraîchement rénovée. L’établissement propose, ce week-end, une visite en dix étapes, incluant ses escaliers flottants, habituellement interdits. L’occasion de poser un regard décalé, plus patrimonial, sur cet inoxydable temple du commerce.

Printemps Haussmann, 6, boulevard Haussmann (9e). 

 

Le plus urbain : le Centre bus de Lagny 

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[Crédits : P. Ruault]

Depuis quelques années, les habitants du quartier voient un immense bâtiment rouge s’élever. C’est le futur centre bus de Lagny, qui doit ouvrir ses portes avant la fin de l’année. Conçu par le cabinet d’architecte Brigitte Métra et associés, ce projet est une réalisation d’envergure qui présente une double particularité : la construction semi-enterrée d’un centre bus agrandi et modernisé, et sa combinaison avec la construction en surélévation de 30000 m2 de bureaux, une crèche municipale de 66 berceaux et des locaux pour l’annexe du collège Lucie-Faure.

Les bâtiments de 4 à 5 étages s’élevent autour d’une cour arborée. A quelques mois de son ouverture, la RATP propose (sur inscription) d’aller visiter cette cathédrale de béton. Dans l’espace parking gigantesque, la voûte soutenue par d’énormes piliers de béton, plantés tous les 15 m, rappelle un édifice sacré. 

Centre bus de Lagny, rue des Pyrénées (20e). 

 

Le plus suspendu : la villa Hennebique 

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[Crédits : Villa Hennebique / Damien Gautier] 

Sa tour minaret de 40 m de haut se devine de loin. Elle trône ici depuis plus d’un siècle. C’est entre 1901 et 1903 que fut construite la villa Hennebique de Bourg-la-Reine, domicile familial de François Hennebique, un maçon né en 1842 dans le Pas-de-Calais, devenu l’un des premiers entrepreneurs à miser sur le béton armé. Après avoir utilisé le matériau pour faire construire un immeuble parisien, rue Danton, en 1892, Hennebique choisit de quitter la capitale, porté par des velléités campagnardes, alors en vogue dans la bourgeoisie industrielle.

Avec jardins suspendus et terrasse en encorbellement, son bâtiment en porte-à-faux reste aujourd’hui comme un véritable trésor architectural, classé monument historique en 2012. Après deux ans de restauration, les visiteurs pourront venir observer les façades de la villa depuis la cour. Grâce à ce coup de neuf, les balustrades ont retrouvé leur couleur originale ; les parements, leur éclat.

Villa Hennebique, 22, avenue Victor-Hugo, Bourg-la-Reine (92).

 

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