La maison de couture se dévoile dans une exposition photographique à Paris. Une manière originale de pénétrer les coulisses, depuis l’élaboration du vêtement jusqu’au défilé, et de sublimer le travail du créateur Alber Elbaz.
Colossale et subtile, elle est la plus ancienne maison de couture française, fondée en 1889, et pourtant toujours pertinente. La Maison Européenne de la Photographie propose d’explorer les antres de Lanvin, époque Alber Elbaz, son directeur artistique depuis 2001, à travers 350 photos d’archives.
Ce créateur rieur aux indispensables lunettes rectangulaires fait aujourd’hui figure de maestro, après avoir fourbi ses armes chez Laroche et Yves Saint-Laurent.
Anoblir les femmes
Il redessine avec maîtrise la silhouette féminine : lignes pures, taille marquée, vestiaire impeccable et hautement désirable.
Elbaz, généreux démiurge, vénéré des clientes et des rédactrices, n’a pas son pareil pour anoblir les femmes qu’il enveloppe dans d’aériens drapés de mousseline, ceinture dans des robes de satin ou d’organza, réhaussées de bijoux précieux.
Le vêtement en construction
Tout entier tourné vers la mode, celui qui n’a ni permis de conduire ni email, aime à se décrire comme un bienfaiteur pour les femmes, un «médecin» qui leur fournit un vestiaire protecteur et séduisant.
De l’atelier au podium, l’exposition rend grâce à son génie visuel. A base d’images mais aussi de films et de robes ébauchées, en construction, elle donne à voir le vêtement au travail, tel une fascinante matière première à modeler.
Alber Elbaz/Lanvin : Manifeste, jusqu’au 31 octobre, Maison Européenne de la Photographie (4e)