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Haïti : scènes post-apocalyptiques, famine, gangs sanguinaires... pourquoi le pays est-il proche d'une situation à la «Mad Max»

Le couvre-feu a été prolongé jusqu'à mercredi dans la capitale, à Port-au-Prince. [REUTERS/Ralph Tedy Erol]

Alors que l’élite haïtienne se disputent le pouvoir, le pays et en particulier la capitale Port-au-Prince fait face à une flambée de violences inouïe des gangs depuis quelques semaines.

La situation en Haïti est «horrible» et «presque sortie d'une scène de "Mad Max"», film qui dépeint un futur post-apocalyptique, a affirmé dimanche la directrice exécutive de l'Unicef, au moment où ce pays pauvre des Caraïbes est confronté à la violence des gangs.

«Beaucoup, beaucoup, de personnes souffrent gravement de la faim et de la malnutrition, et nous ne parvenons pas à leur apporter suffisamment d'aide», a déploré Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef, dans une interview à la chaîne américaine CBS.

80% de la capitale contrôlée par les gangs

Depuis maintenant plusieurs semaines, les gangs contrôlent des pans entiers du pays notamment 80% de la capitale et sont accusés de meurtres, viols, tortures et enlèvements contre rançon.

Dimanche, le couvre-feu a été prolongé jusqu'à mercredi dans le département de l'Ouest, qui comprend la capitale, Port-au-Prince. L'état d'urgence doit prendre fin le 3 avril.

«D'une façon ou d'une autre, nous devons prendre davantage le contrôle de la situation, de manière à faire entrer l'aide en Haïti», a plaidé Catherine Russell, samedi, en citant les nombreuses catastrophes qui ont touché le pays depuis près de 15 ans : «tremblements de terre, choléra, Covid...».

De tous ces incidents, la situation actuelle «est la pire que quiconque ait vue depuis des décennies», a-t-elle ajouté.

La capitale assiégée, les institutions prises d’assaut

L’aéroport de Port-au-Prince, assiégé par des gangs, a été contraint de fermer. Actuellement, quitter la ville n’est pas une option. Depuis le début du mois, des groupes criminels attaquent avec une coordination sans précédent ce qu'il reste des institutions de l'État haïtien : l'aéroport, les commissariats de police, les bâtiments gouvernementaux ou encore le pénitencier national. 

L'ensemble de ces attaques a poussé le Premier ministre Ariel Henry à démissionner la semaine dernière. Cette décision, bien que surprenante, n'a malheureusement pas permis de rétablir le calme.

La mission de l'ONU en Haïti a annoncé mercredi la mise en place le plus tôt possible d'un «pont aérien» entre Haïti et la République dominicaine voisine par hélicoptère, notamment pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.

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