Fin du gouvernement socialiste, percée de l'extrême droite, réponses aux attentes des Portugais, les enjeux sont nombreux pour ces élections législatives anticipées.
Les Portugais ont commencé à voter ce dimanche 10 mars pour des législatives anticipées où l'opposition de centre-droit fait figure de favorite, après huit ans de gouvernement socialiste, mais risque de devoir composer avec des populistes en pleine progression.
À trois mois des élections européennes, ce scrutin anticipé a été provoqué par la démission du Premier ministre sortant Antonio Costa, qui ne brigue pas un nouveau mandat, après avoir été mis en cause dans une enquête pour trafic d'influence.
Le point sur les enjeux qui, à l'occasion de cette élection, traversent aujourd'hui le pays ibérique, l'un des rares en Europe à être dirigé, du moins jusqu'à aujourd'hui, par la gauche.
Le gouvernement socialiste va-t-il tenir ?
Le Parti socialiste (PS), qui s'est regroupé autour de Pedro Nuno Santos, 46 ans, arrive deuxième dans les intentions de sondage. Avec un peu plus de 30% des intentions de vote, l'Alliance démocratique (AD) de centre droit, emmenée par Luis Montenegro, 51 ans, était en tête des sondages à l'approche du vote.
En cause notamment, le bilan du gouvernement socialiste, terni par l'inflation, les dysfonctionnements des services de santé et des écoles, ainsi que par une importante crise du logement. À cela s'est ajouté une série de scandales de corruption, qui a fini par faire tomber Antonio Costa, et un doublement de la population immigrée en l'espace de cinq ans, deux thèmes porteurs pour l'extrême droite.
Vers une percée de chega ?
Troisième force politique depuis les législatives de 2022, que le PS avait remportées avec une majorité absolue, le parti antisystème Chega (Assez) dirigé par André Ventura, 41 ans, pourrait plus que doubler son score des dernières élections et obtenir 15 à 20% des voix selon les derniers sondages. Il avait obtenu 7,2% des voix en 2022.
Comment répondre aux attentes des portugais ?
Même avec l'assainissement des finances publiques, d'une croissance supérieure à la moyenne européenne et d'un chômage au plus bas, le Portugal devrait basculer à droite. «Ne vous inquiétez pas. D'abord, la stabilité nous sera donnée par le peuple portugais. Ensuite, c'est nous, avec notre performance, qui allons la garantir», a voulu rassurer Luis Montenegro, longtemps député puis chef de groupe parlementaire AD vendredi, lors de son dernier meeting. Son principal adversaire, le socialiste Pedro Nuno Santos, a de son côté rappelé tout au long de la campagne que la droite, lors de son dernier passage au pouvoir, entre 2011 et 2015, avait appliqué une sévère cure d'austérité budgétaire.
Les résultats officiels du scrutin, auquel sont appelés à participer quelque 10,8 millions d'électeurs au Portugal et à l'étranger, seront annoncés dans la soirée, au fil du dépouillement des bulletins de vote.