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Crise au Sénégal : que peut-on attendre du discours du président Macky Sall ce jeudi ?

Alors que son mandat doit expirer le 2 avril prochain, le président Macky Sall s’était engagé à donner, «dans les meilleurs délais», une nouvelle date pour la présidentielle. [Lewis Joly/Pool via REUTERS/File Photo]

Alors que le Sénégal traverse une crise politique inédite, le président Macky Sall doit s’exprimer ce jeudi 22 février pour notamment clarifier ses plans en vue de l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle.

Il est accusé par quinze candidats de «mauvaise volonté». Le président sénégalais Macky Sall sera interrogé ce jeudi soir par trois médias sénégalais, dont la Radio télévision du Sénégal (RTS, publique), dans un contexte de polémique inédite dans le pays. Le chef d’Etat pourrait notamment annoncer la date de l'organisation d’une nouvelle présidentielle, qui devait initialement avoir lieu ce dimanche 25 février, avant d'être reportée.

Le Sénégal traverse une crise politique inédite depuis son indépendance de la France en 1960, après la décision début février du président Macky Sall et de l'Assemblée nationale de reporter le scrutin au 15 décembre. Ce report a été dénoncé comme étant un «coup d’Etat constitutionnel» par l’opposition, provoquant de nombreuses manifestations qui ont fait quatre morts.

Vers une démission du président ? 

Alors que son mandat doit expirer le 2 avril prochain, le président Macky Sall s’était engagé à donner «dans les meilleurs délais», une nouvelle date pour la présidentielle avant de quitter le gouvernement. Cet engagement avait été exprimé après que le Conseil constitutionnel a constaté l’impossibilité de maintenir le vote pour le 25 février, la semaine dernière.

Une décision que le chef d’Etat a promis de respecter et de mener sans tarder les «consultations nécessaires» à l'organisation du scrutin. Dans cette optique, mercredi, Macky Sall a demandé durant le conseil des ministres, que «toutes les dispositions» soient prises «pour une bonne organisation de l’élection présidentielle à une date qui sera fixée très prochainement, après les consultations avec les acteurs politiques, les responsables de la société civile et les représentants des forces vives de la Nation», indique le compte-rendu du conseil.

Il a «également réaffirmé son engagement pour un processus inclusif de concertation et de dialogue afin de bâtir des consensus autour de la réconciliation nationale, de l’apaisement et de la pacification de l’espace public en vue de consolider la stabilité politique, économique et sociale». Néanmoins, nombreux sont les opposants à perdre patience, craignant que Macky Sall ne démissionne avant d’annoncer une nouvelle date de scrutin, ou ne laisse traîner encore plus les choses.

Une paix durable ?

Dans ce contexte, le président a également demandé à la ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall «de finaliser les projets de textes pour matérialiser la volonté de réconciliation et de pardon dans le respect de l’Etat de droit et la consolidation de la paix sociale durable». Une loi d'amnistie avait été évoquée il y a une semaine, qui permettrait la libération du principal opposant Ousmane Sonko, condamné notamment pour atteinte à la sûreté de l'Etat, et de son adjoint Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle, également emprisonné. Un projet qui pourrait être évoqué à nouveau ce jeudi.

Le collectif citoyen «Aar Sunu Election» («Protégeons notre élection»), qui a annoncé un nouveau rassemblement samedi a dénoncé qu'«une lenteur inexplicable est constatée. Rien n'a été entrepris malgré les développements de la semaine passée», disent les 15 candidats dans un communiqué commun publié mardi soir. «Tout fonctionne au rythme de la mauvaise volonté du président Macky Sall», ont-ils fustigé.

Parmi les quinze signataires, figurent l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall et, via son mandataire, Bassirou Diomaye Faye, présenté comme le candidat de substitution d'Ousmane Sonko. Pour rappel, Ngagne Demba Touré, coordinateur national des jeunes du parti d'Ousmane Sonko, a été arrêté mercredi à son domicile, après être rentré il y a trois jours du Mali où il disait s'être réfugié pour fuir une éventuelle arrestation.

L'opposition soupçonne le camp présidentiel d'avoir voulu s'arranger avec le calendrier par crainte de la défaite de son candidat, le Premier ministre Amadou Ba, désigné par le président Sall pour lui succéder. Elle suspectait une manœuvre pour que Macky Sall reste au pouvoir. Celui-ci a dit à plusieurs reprises qu'il ne se présenterait pas pour un troisième mandat.

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