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Mort d'Alexeï Navalny : cette année où il est devenu le visage de l'opposition anti-Vladimir Poutine

La BBC a décrit le militant comme étant «probablement le seul réel opposant politique à avoir émergé en Russie ces cinq dernières années». [Maxim Shemetov / Reuters]

L'adversaire numéro 1 du Kremlin et pourfendeur de la corruption en Russie, Alexeï Navalny, 47 ans, est mort en prison ce vendredi 16 février. Retour en 2011, année où il est devenu le symbole de l'opposition à Vladimir Poutine.

Empoisonné, emprisonné, condamné, avant de mourir dans «une colonie pénitentiaire» ce vendredi 16 février en Sibérie : Alexeï Navalny a payé de sa vie sa lutte contre Vladimir Poutine

Fort de la légitimité tirée de son combat contre la corruption, Alexeï Navalny s’était impliqué sur le terrain politique dès février 2011 en s’opposant au pouvoir en place, qualifiant même le parti de Vladimir Poutine, Russie unie, de «parti des voleurs et des escrocs».

Lors de la contestation des élections législatives russes de 2011 à laquelle il a activement participé, l'opposant a été emprisonné le 5 décembre de la même année. À sa sortie de prison le 20 décembre, il avait appellé les Russes à s’unir contre Vladimir Poutine, afin que celui-ci ne gagne pas l’élection présidentielle de 2012, à laquelle il se disait prêt à participer.

Dès 2011, la BBC décrivait le militant comme étant «probablement le seul réel opposant politique à avoir émergé en Russie ces cinq dernières années».

Déclaré inéligible jusqu'en 2028 

En 2012, il a été condamné à 15 jours de prison après des heurts avec la police lors d’une manifestation, avant d’être assigné à résidence près d’un an, entre février 2014 et février 2015, dans le cadre d’une procédure qui a également visé son frère, Oleg Navalny.

L'opposant ne s'était toutefois pas démonté et était parvenu à présenter sa candidature à la mairie de Moscou en 2013 et a récolté, officiellement, 27% des voix. Un résultat qu'il a estimé très inférieur à son score réel, et qui l'a poussé à demander, en vain, un recomptage des voix.

Deux ans plus tard, son parti, le Parti du Progrès a été interdit. En 2018, alors candidat à la présidentielle, la commission électorale l'a déclaré inéligible en raison d'une condamnation à cinq ans de prison avec sursis dans l’affaire Kirovles remontant à 2009. La Commission a même averti que l'opposant ne pourrait pas se présenter à une élection avant 2028.

Mais même déclaré inéligible, l’activiste, un temps proche des milieux ultra-nationalistes, avait appelé l'opposition à rester mobilisée. Il avait alors multiplié les appels à manifester pour conserver un pouvoir de nuisance.

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