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Mort d'Alexeï Navalny : cette tentative d’assassinat au poison à laquelle il a miraculeusement survécu

Alexeï Navalny avait été transféré en Allemagne pour y être soigné Alexeï Navalny avait été transféré en Allemagne pour y être soigné [REUTERS/Tatyana Makeyeva/File Photo]

Le principal opposant à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, est décédé ce vendredi 16 février en prison, à 47 ans. Le 20 août 2020, il avait été victime d’une tentative d’empoisonnement, à laquelle il avait miraculeusement survécu.

Il était l’opposant n°1 au régime russe de Vladimir Poutine. Alexeï Navalny, avocat et militant politique, l’une des figures l’opposition au président russe, a été déclaré mort ce vendredi 16 février par les autorités du centre pénitentiaire où il était détenu. Il avait 47 ans. 

Alexeï Navalny était depuis longtemps dans le viseur des autorités russes, et purgeait une peine de 19 ans de prison pour «extrémisme». Juste avant d’être incarcéré en Russie, il avait été victime d’une tentative d’assassinat par empoisonnement, à laquelle il a miraculeusement survécu, le 20 août 2020. 

Ce jour-là, l’opposant politique se trouvait dans un avion qui devait le ramener à Moscou. Il était alors tombé malade, et avait été transporté immédiatement à l’hôpital d’Omsk, où son avion avait dû atterrir en urgence. Alexeï Navalny avait alors été plongé dans le coma et avait été placé sous assistance respiratoire. Le poison aurait été glissé dans son thé, boisson qu'il avait l'habitude de boire. 

Deux jours après son empoisonnement, l’opposant avait été transféré vers l’Allemagne pour y être soigné à la Charité de Berlin. De nombreux observateurs internationaux craignaient que les traces d’empoisonnement ne soient effacées si Navalny restait en Russie. Ce dernier était ensuite sorti du coma le 7 septembre 2020, et il avait pu sortir de l’hôpital quelques jours plus tard, le 22 septembre. 

La russie a toujours nié toute implication

Rapidement, l’utilisation d’un agent neurotoxique avait été certifiée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. Le Novitchok, un poison mis au point par des chercheurs de l’Union soviétique dans les années 1970 et 1980, avait notamment été mis en cause. Les agents de la famille Novitchok étaient composés d’ingrédients autorisés individuellement, mais qui pouvaient se révéler toxiques une fois combinés. Cela permettait notamment à l’Union soviétique de transporter discrètement des composants de ce poison sans éveiller les soupçons, tout en participant aux discussions internationales sur l’interdiction des armes chimiques. 

Quelques mois après son empoisonnement, l’OIAC avait annoncé d’une substance du type Novitchok avait effectivement été retrouvée dans l’organisme d’Alexeï Navalny. L’opposant avait donc immédiatement mis en cause le régime russe, et avait accusé les services secrets d'être à l'origine de sa tentative d’empoisonnement, ce que Moscou a toujours réfuté. 

De nombreux pays européens ont ensuite demandé des explications à la Russie. «Il est essentiel que la Russie expose en détail les mesures prises pour enquêter et faire la lumière sur l’utilisation d’une arme chimique sur son territoire», avaient notamment écrit 45 pays dans une déclaration conjointe devant l’OIAC, en octobre 2021. Deux ans plus tard, en juin 2023, la Russie a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour «l’absence d’enquête effective» sur la tentative d’assassinat d'Alexeï Navalny. 

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