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Météo : ce qu’il faut savoir sur le retour probable de «La Niña»

La Niña pourrait notamment favoriser la formation de tornades aux Etats-Unis. [Adobe stock/Image Source]

Alors qu'un ralentissement d'El Niño est enregistré, les prévisions météorologiques suggèrent que le phénomène pourrait être progressivement remplacé par son pendant froid : La Niña.

Après avoir causé une hausse globale des températures, des sécheresses intenses dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d'autres, le redoutable El Niño semble ralentir dans le Pacifique équatorial. Les météorologues pointent la possibilité d'une transition vers un autre phénomène climatique qui est en réalité son pendant : La Niña.

El Niño et La Niña sont des phénomènes océaniques à grande échelle du Pacifique équatorial. Selon Météo-France, ils affectent tous deux le régime des vents, la température de la mer et les précipitations, mais pas de la même façon. Ils sont les «deux phases opposées» de l'oscillation australe, El Nino Southern Oscillation (ENSO), un phénomène caractérisé par le «couplage entre les circulations atmosphérique et océanique».

Or, les dernières prévisions de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) estiment qu'il y a 79% de chance que l'ENSO passe en phase neutre entre avril et juin 2024, avant d'opérer une transition vers La Niña d'ici à l'automne. L'agence précise qu'il n'y a pas de certitude mais l'hypothèse est sérieuse, notamment en sachant que «plus de la moitié des événements El Niño ont été suivis peu de temps après par une transition vers La Niña» depuis 1950.

El Niño correspond à une «anomalie chaude» des eaux de surface sur le centre et l'est du Pacifique équatorial mais La Niña, elle, renvoie à une anomalie froide. Elle a donc pour effet de refroidir temporairement les températures à l'échelle mondiale et influence également les précipitations sur de nombreuses régions du globe.

Dans les prochains mois, le principal indicateur de sa venue sera la température des eaux dans l'est du Pacifique équatorial. D'après Météo-France, la Niña constitue une version accentuée de la situation météorologique normale du Pacifique sud, avec des alizés de sud-est «bien établis sur la face nord de l'anticyclone de l'île de Pâques».

Ces derniers soufflent d'est en ouest et entraînent les eaux chaudes de surface vers l'ouest. Ces déplacements provoquent «une remontée des eaux profondes, froides, à l'est du Pacifique, le long des côtes du Pérou».

Un risque accru de tornades aux Etats-Unis

La Niña «favorise des conditions plus sèches sur le Moyen-Orient et le sud des États-Unis tandis que l’Indonésie, l’Australie orientale, le nord de l'Amérique du Sud et l'Inde subissent généralement un excédent» de pluie, explique le service météorologique.

Globalement, l'impact de cette «anomalie froide» est plus important sur les Etats-Unis que sur l'Europe. La Niña «modifie la circulation atmosphérique» outre-Atlantique et accentue notamment «l’apport d’air chaud et humide depuis le golfe du Mexique». Un ingrédient important pour la formation des tornades, notamment.

On pourrait croire que, dans un contexte de réchauffement climatique, cette anomalie froide est plus souhaitable que la hausse des températures imposée par El Niño. En réalité la baisse des températures risque d'être peu perceptible sachant que La Niña est bien souvent moins marquée que son frère. Son passage en 2020 n'a d'ailleurs pas empêché cette année d'être parmi les plus chaudes jamais enregistrées en France.

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