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Papouasie-Nouvelle-Guinée : au moins 15 morts dans des émeutes, l'état d'urgence déclaré dans la capitale

Les émeutiers ont incendié des bâtiments et saccagé des magasins. [ Leo Manuai via REUTERS]

Des émeutes sanglantes ont éclaté dans les deux villes principales de Papouasie-Nouvelle-Guinée mercredi 10 janvier, faisant au moins quinze morts et une vingtaine de blessés. Au lendemain de ces violences, le Premier ministre a déclaré l'état d'urgence pour deux semaines dans la capitale.

La colère gronde en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Des foules sont descendues dans les rues de la capitale, Port Moresby et dans la ville de Lae, saccageant tout sur leur passage, ce mercredi, dans la nuit. Ces émeutes auraient éclaté à la suite de manifestations menées par des soldats, policiers et gardiens de prison contre le gouvernement.

Les dégâts matériaux sont importants et le bilan humain est lourd, avec au moins quinze morts et une vingtaine de blessés. Face à la gravité de la situation, le Premier ministre, James Marape, a pris la parole ce jeudi pour déclarer l'état d'urgence pour une durée de deux semaine dans la capitale et s’est engagé à lutter contre «l’anarchie».

«Enfreindre la loi ne permet pas d’atteindre certains objectifs»

Les tensions ont démarré à la suite du mouvement des autorités locales, qui s’opposaient à des réductions de salaires inexpliquées. La situation a dégénéré, jusqu’à devenir totalement incontrôlable.

Les émeutiers ont incendié des bâtiments et se sont précipités dans des magasins qu’ils ont saccagés. Avant cela, une plus petite foule s’était rendue devant le bureau du Premier ministre, arrachant une barrière de sécurité et incendiant une voiture de police en stationnement.

James Marape s’est adressé aux émeutiers en présentant ses excuses à l’ensemble du pays, en déclarant que ces explosions «d’anarchies» ne seraient «pas tolérées». «C’est votre pays autant que le mien. Enfreindre la loi ne permet pas d’atteindre certains objectifs», a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse. Dans le cadre de l'état d'urgence mis en vigueur, plus de 1.000 soldats sont prêts à intervenir «là où cela serait nécessaire», a-t-il précisé.

Au cours de ces violences, les émeutiers s’en seraient également pris à des entreprises appartenant à des Chinois. En réaction, Pékin a déposé une plainte auprès du gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué que deux ressortissants chinois avaient été «légèrement blessés».

«Nous rappelons aux ressortissants chinois en Papouasie-Nouvelle-Guinée de prêter une attention particulière à l’évolution de la situation en matière de sécurité sur le terrain», a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère.

L’ambassade des États-Unis à Port Moresby a fait état de son côté de coups de feu tirés à proximité de son enceinte, pendant que la police tentait de «disperser des groupes de pillards».

«Mettre fin à ce conflit»

La situation dans la capitale a été qualifiée d'un «niveau de conflit sans précédent» par le gouverneur de la région, Powes Parkop. Un journal local a, quant à lui, parlé du «jour le plus sombre» de la ville.

Cette explosion de violence souligne les difficultés et la pauvreté dont est victime le pays, qui fait également face à une augmentation significative du taux de criminalité. Bien que le territoire soit doté de vastes gisements de gaz, d’or et de minerai, encore 40 % de la population vivrait toujours sous le seuil de pauvreté, selon les groupes de défense des droits humains.

«Ce qui est le plus important, c’est que nous devons mettre fin à ce conflit», a déclaré Powes Parkop, sur une station de radio locale, insistant au passage sur le fait que «personne ne sortira gagnant de ce type de troubles civils».

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